Déchets : ils vont, viennent et puis…
Le transport européen de déchets est une activité qui roule. Selon l’Agence européenne de l’environnement, les quantités transférées d’un pays à l’autre auraient été multipliées par 4 en à peine 8 ans. L’essentiel des tonnages restant cependant au sein de l’Union. On ne parle évidemment que des quantités transportées légalement…
En huit ans, de 1997 à 2005, le transport légal de déchets au sein et hors de l’Union Européenne a pratiquement été multiplié par quatre. C’est ce qui résulte des constatations établies dans un rapport signé par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publié avant hier. L’essentiel des tonnages est resté dans l’UE ; le reste étant réparti vers d’autres pays de l’OCDE et même à destination de pays non-OCDE pour 1 à 3% des quantités enregistrées.
Autre constat : les quantités de déchets dangereux pénétrant et/ou circulant au sein de l’espace européen, a fortement progressé : 10,4 millions de tonnes en 2005. 89% provenaient d’Etats membres et 11% d’autres pays de l’OCDE. Depuis 1997, la part des premiers a quintuplé, et celle des deuxièmes a peu augmenté.
C’est qui qui exporte ? Les Pays-Bas, l’Irlande, le Luxembourg, la Belgique, le Danemark et la Lituanie. Les quantités importées par habitant sont les plus fortes en Belgique, Allemagne, Norvège (hors UE), Pays-Bas et Suède.
Côté quantités, il fait savoir qu’en 2005, les 25 Etats membres ont produit 66 millions de tonnes de déchets dangereux. Les importations totales ont concerné 13% de ce volume (5% seulement en 1997). 20% sont partis en fumée (incinération). Une partir du reste a été recyclé.
La partie moins visible de l’iceberg, comprenez les transports illégaux de déchets concernerait entre 6 000 et 47 000 tonnes, soit une moyenne de 22 000 tonnes. Le rapport précise d’ailleurs ô combien il est difficile de quantifier avec exactitude les quantités exactes. Ce qui est précisé et affirmé en tout cas est que les quantités ont globalement beaucoup augmenté entre 1997 et 2005.
Le DEEE lui aussi prend la route : sauf qu’il est difficile de le suivre à la trace… que ce soit dans ou hors l’Union européenne. Ceci du fait « d’un codage ambigu lors de leur déclaration au secrétariat de la convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux, ainsi qu’à à la Commission européenne ». Comme effectivement ils n’ont pas partout le même statut, on a à faire à des situations parfois alambiquées : DEEE ici, équipement de «seconde main» ailleurs, ça ne simplifie pas les comptages de l’AEE qui parvient néanmoins à estimer que 3,6 millions de télés couleur ont été exportées en 2005 (100 000 tonnes, soit un poids moyen de 28 kilos par unité).et que 35tonnes environ de ces TV «de seconde main» débarquent au quotidien dans plusieurs pays d’Afrique : le Ghana, le Nigéria, ou l’Egypte.