Déchets industriels : Stocamine régurgitera davantage que prévu
Ouvert à la fin des années 1990, à quelque 500 mètres sous terre, dans une ancienne mine de potasse près de Mulhouse, on rappellera que Stocamine a connu en 2002 un incendie, lequel a stoppé son activité.
Après une dizaine d’années au cours desquelles rien ne s’est vraiment passé, l’Etat avait opté fin 2012 pour la fermeture du site avec un enfouissement définitif des déchets, mais avec retrait préalable de plus de la moitié de la masse de mercure contenu dans les déchets mercuriels et arséniés (voir Pour 100 briques, t'auras plus rien).
Tollé général au plan local en raison du risque de contamination de la nappe phréatique par les déchets voués à rester enfouis. 2013 : le gouvernement organise une nouvelle concertation.
La donne est en train de changer, c’est confirmé : Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, a officiellement informé des élus locaux.
«Pour tenir compte des attentes exprimées par les élus et la population», Mme Royal annonce dans son courrier, datant de début août, qu’elle demande désormais à l’exploitant de retirer «un maximum de déchets mercuriels et chargés d’arsenic, soit jusqu’à 93% du mercure contenu». Cette façon d’envisager les choses est plus ambitieuse ; le projet devra néanmoins être doublé, par précaution, d’un projet «de repli» en cas de difficultés techniques, avec un retrait moindre mais «d’au moins 56% du mercure contenu dans les déchets».
Les déchets considérés comme les moins dangereux resteront enfouis et devront faire l’objet de mesures de confinement.
Cela étant dit, les premiers coups de pelle ne seront pas pour demain : cette décision sera suivie d’une procédure qui nécessitera plusieurs étapes (avis d’un organisme indépendant, enquête publique) avant que ne soit mise en oeuvre la fermeture définitive du site.
On retiendra aussi, qu’à la veille des grands congés d’été, la Cour des comptes avait épinglé les atermoiements de l’Etat dans ce dossier (voir Stocamine : un dossier qui traine... et qui coûte) : l’absence de prise de décision aurait déjà coûté 45 millions d’euros au contribuable. A défaut de se remuer, le laisser-aller coûterait 5,5 millions de plus. Chaque année, bien sûr.