Déchets ivoiriens : arrestations aux Pays-Bas

Le 16/02/2007 à 14:27  

Déchets ivoiriens : arrestations aux Pays-Bas

Menottes Alors que les responsables de Trafigura viennent d'être libérés, on apprend que dans le cadre de l'enquête néerlandaise sur le déversement des déchets toxiques du Probo Koala à Abidjan, deux agents du port d'Amsterdam viennent d'être arrêtés à la demande du parquet. On leur reproche d'avoir enfreint la réglementation sur les exportations de déchets toxiques...

Alors que les dirigeants de Trafigura qui ont affrété le Probo Koala viennent d'être libérés, le parquet d'Amsterdam a fait arrêter hier deux employés d'Amsterdam Port Services (APS) pour non respect de la réglementation sur les déchets toxiques, a indiqué l'agence néerlandaise de presse ANP. Cette arrestation est accompagnée du lancement d'un mandat d'arrêt contre le capitaine du Probo Koala.

Pour mémoire, le navire avait fait escale à Amsterdam avant de repartir sur la Côte d'Ivoire. Il n'y avait pas eu d'accord pour le traitement des déchets toxiques.

Greenpeace condamne l'accord Trafigura - Etat de Côte d'Ivoire

L'accord entre Trafigura et l'Etat de Côte d'Ivoire intervient le jour-même où la Commission internationale d'enquête sur les déchets toxiques (CIEDT) devait publier un rapport établissant les responsabilités de tous les acteurs impliqués dans ce drame au niveau international. « Simple hasard du calendrier ou tentative de sauvetage in extremis ?, s'interroge Yannick Vicaire, de Greenpeace France. Il est tentant d'imaginer que ce rapport conclut à la responsabilité de Trafigura dans la catastrophe d'Abidjan et que la multinationale pétrolière tente d'acheter son immunité. »

Bien que cet accord ne porte pas sur les droits que les victimes du désastre pourraient faire valoir, il est à craindre que celles-ci ne seront guère soutenues dans d'éventuelles poursuites juridiques par leur gouvernement. « A l'heure où le procès de l'Erika pourrait permettre une avancée dans la prise en compte de la responsabilité environnementale des entreprises, il serait intolérable qu'on prive les victimes d'une autre pollution d'obtenir justice, estime Yannick Vicaire. Ce pacte avec le diable présente certes l'avantage de fournir à la Côte d'Ivoire les fonds pour payer de coûteuses opérations de nettoyage, mais il empêcherait que la pleine lumière soit faite sur ce qui s'est passé et donc que tout soit mis en œuvre pour qu'un tel drame ne se reproduise plus. » source Greenpeace