Déchets : la collecte hippomobile arrive au trot
Tombée en désuétude après la Première Guerre Mondiale, la collecte hippomobile revient au goût du jour et s’impose petit à petit comme une solution économique et écologique qui séduit de plus en plus de communes. Elle s’effectue par le biais d’une voiture de collecte, tirée par 1 ou 2 chevaux. En France, plus de 70 villes de toutes tailles font aujourd’hui appel à cet animal pour des tâches allant de la collecte de déchets à l’arrosage des espaces verts, en passant par des travaux de voirie, de sécurité publique ou de transport de personnes...
Moins polluante et moins bruyante que les solutions motorisées, la collecte hippomobile des déchets ménagers présente de nombreux avantages. Elle permet notamment de réduire efficacement l’empreinte carbone des tournées en camion et s’adapte parfaitement aux zones urbaines, où les distances à parcourir sont limitées et les arrêts très fréquents. De plus, plus proche de la nature et des gens, le cheval facilite la prise de conscience psychologique de la population sur l’importance de la collecte sélective et la pousse à réaliser un meilleur tri, tant en quantité qu’en qualité. Du coup, toutes les villes qui l’ont choisi ont pu observer une progression de +15% à 17% du tonnage des emballages collectés. Ce mode de collecte répond par ailleurs à 2 objectifs du Grenelle Environnement : convertir 25% du transport routier en un autre mode de transport moins polluant ; atteindre un taux de recyclage des déchets ménagers de 45% en 2015.
Décidé à étendre son dispositif de collecte hippomobile, Suez Environnement a signé en 2008 un partenariat avec les Haras Nationaux. Celui-ci a pour but de proposer aux collectivités des services et produits utilisant le cheval. Dans les faits, accompagné de la meneuse qui conduit le cheval et d’un ripeur qui charge les sacs à un rythme régulier, l’animal effectue sa tournée au pas au maximum 3 heures en continu, suivies d’une pause d’une heure au cours de laquelle il est dételé, nourri et abreuvé. Se déroulant généralement le matin, la tournée est programmée puis validée par des experts des Haras Nationaux. En Lorraine par exemple, le meneur conduit le cheval sur le site de Sita France où il est attelé et préparé pour sa tournée. De retour de sa collecte, d’une longueur variable de 5 à 10 km, la benne est déchargée sur le site de Sita et le cheval retourne au centre équestre où il est pansé, nettoyé et nourri par le meneur.
Après s’être implantée à Beauvais (dans l’Oise, voir notre article) en 2008 puis dans plus 70 communes, la collecte des déchets à cheval continue de gagner du terrain. Depuis le 5 avril dernier, la ville de Verdun (dans la Meuse) a ainsi décidé de confier sa collecte à Sirène et Sally ainsi que Pétillante et Quesotte, 2 paires de chevaux de trait ardennais. Les habitudes ne sont en rien bouleversées ; seul le mode de collecte change, les consignes de tri et les tournées restent les mêmes. Grâce à cette collecte hippomobile, les habitants bénéficient désormais du porte-à-porte à la fois pour les ordures ménagères et pour les journaux, papiers et autres cartons. Autre exemple : à Trouville (en Seine-Maritime), le cheval permet de ramasser près de 150 tonnes de verre usagé par an, mais aussi du carton et des piles, et ce pour un investissement de 9 400 euros, contre 22 800 euros pour un camion non polluant et 13 700 pour un camion classique. Quant à Beauvais, ce sont plus de 2 tonnes de verre sont collectées chaque semaine au cours des 2 collectes hebdomadaires du cheval. Bref, les résultats sont assez probants.
source : eMag Suez Environnement