Déchets : la Fondation Tara appelle à des JO de Tokyo sans plastique
Parti du port français de Lorient le 28 mai 2016, le voilier prélève, inlassablement, les particules et morceaux de plastique à travers les mers du monde entier pour les analyser. En juin, il traversera d'ailleurs, entre Hawaï et la Californie, la décharge flottante, dénommée le "continent" de plastiques, après avoir embarqué une équipe internationale de sept scientifiques dédiés à cette question.
"Le plastique vient de nos campings, de nos maisons, de notre agriculture, de notre industrie, de notre cuisine et il coule le long des ruisseaux, rivières, fleuves et arrive dans la mer", a expliqué Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara lors de la conférence de presse qui s'est tenue à bord de la goélette en baie de Tokyo.
Une partie de ces objets se désagrège en petits fragments sur lesquels se fixent des micro-algues et fivers organismes dont l'odeur attise l'appétit des poissons, introduisant ces éléments dans la chaîne alimentaire.
"Il ne faut pas croire que l'on va nettoyer la mer, je n'y crois pas une minute", a t-il commenté auprès de l'AFP, estimant "dangereux" de le prétendre car cela encourage la négligence. "Il faudrait tout simplement consommer moins de plastique", martèle-t-il dans un pays où les habitants trient les déchets de manière particulièrement méticuleuse, en vue du recyclage, mais qui en amont "consomment" énormément d'emballages : sac et cuillère en plastique accompagnent le moindre pot de yaourt, paille fournie automatiquement avec le carton de lait, boîtes à déjeuner immédiatement jetées. Selon les dernières statistiques (2015) de l'Institut de gestion des déchets plastiques du Japon, le pays a en effet consommé 9,64 millions de tonnes de plastiques...
"C'est tout le contraste de ce Japon qui trie et surtrie, qui est simultanément l'un des pays les plus favorables et même prêt pour instaurer l'économie circulaire à grande échelle, et qui néanmoins, consomme des produits emballés avec frénésie ". (...) "Notre proposition pour Tokyo-2020 est de saisir cette opportunité pour sensibiliser le Japon à la question du plastique à usage unique ou éphémère, avec une communication des JO en ce sens un an avant et pendant les jeux", a-t-il exposé pour justifier sa démarche, suggérant l'usage de plastique biodégradable mais aussi le carton, en substitution de ces objets en matières plastiques à usage unique.