Déchets: Le Broc mise sur la valorisation
Le site, 37,6 millions d'euros, a été financé par le département à hauteur de 16,8 millions d'euros, par la région (1,6 million d'euros) et par l'Ademe (500 000 euros). Les 50% restant sont assurés par un emprunt sur 30 ans. L'unité en question va traiter les déchets des communes du Haut-Pays, sauf la Haute-Roya, et une petite partie de ceux de la Communauté urbaine Nice Côte d'Azur. Le site bénéficie d'une façade design ; il est doté des meilleurs moyens technologiques et intègre une unité de compostage. Ce dernier élément constitue une réelle innovation pour la région. Au demeurant, un des cadres de de la société exploitante Valco déclare qu"elle met en œuvre un système nouveau en France et entièrement automatisé, sans contact entre l'Homme et la matière".
Le processus de traitement des déchets devraient se dérouler ainsi. Les déchets verts (feuilles, branchages...), et ceux provenant d'ordures ménagères (épluchures, restes alimentaires...) sont placés dans une vaste bassin de 91 m de long. Ils vont y fermenter pendant 6 à 8 semaines. Ils seront aussi constamment malaxés par des vis afin d'accélérer le procédé, alors qu'un pont roulant leur apportera, selon les besoins, eau et oxygène. A l'issue d'un ultime tri prélevant des débris de verre, des cailloux ou des résidus de plastique, le compost sera enfin prêt.
Le site souhaite "récompenser" les trieurs. Aussi, le compost obtenu par le centre sera livré aux habitants du Haut-Pays, et ce gratuitement, aux golfs ou aux collectivités. L'unité du Broc devrait pouvoir en fabriquer 8 000 tonnes par an. Le centre dispose également d'un hall de tri conditionnant en balles de près d'une tonne les matériaux (papier, plastique, aluminium et fer) qui seront ultérieurement dirigés vers les industries de transformation. Il s'agit maintenant de savoir ce que l'usine compte faire des 40% des déchets non recycables ou compostables... Ils devraient être enfouis sur la proche commune de Massoins.
Le site est équipé en versant sud de toits équipés en panneaux photovoltaïques ; il est pourvu d'un système de récupération des eaux de pluie. Il sera par ailleurs ouvert au public. Ses concepteurs assurent qu'il ne dégagera pas d'odeurs, grâce au traitement de l'air vicié par des bio-filtres. Le conseiller général d'opposition, Jean-Raymond Vinciguera, admet que c'est "un bel outil". Mais il pose la question suivante: "pourquoi l'avoir réalisé à taille réduite et non à l'échelle des besoins du département?". Le maire de Puget-Théniers, Robert Valey, et porteur du projet du Broc, répond en ces termes: "Il est plus facile de trouver un terrain pour une petite unité, qui générant moins de mouvement de camions, est mieux acceptée par les riverains". De plus, un équipement de capacité équivalente devrait ouvrir à Cannes d'ici 2013-2014. Une offre locale décuplée devrait se poursuivre dans les Alpes-Maritimes.