Révolution haut de gamme ou gaspi grandeur nature? Les avis divergent. Une chose est sûre : le SMTD nous prépare une nouvelle façon de voir le traitement des déchets produits, avec un projet à 60 millions d'euros. Il faut dire qu'en 2013, la décharge de Bénac doit définitivement fermer et qu'il faut bien envisager quelque chose qui tienne la route, même si on sait déjà qu'une possibilité de dérogation jusqu'en 2015-2016...
Le temps passe vite et en 2013, la décharge réceptionnant les déchets devra définitivement fermer... Il est donc temps de réagir...
« Nous avons lancé l'étude d'un nouveau site d'enfouissement, d'une capacité de 30 ans, afin d'avoir une vision à long terme », a récemment annoncé Guy Poeydomenge, président du Syndicat mixte de traitement des déchets (SMTD), « qui devrait être opérationnel en 2015 ».
Décision politique courageuse que de fermer une décharge avant l'heure : « nous avons décidé de fermer à la fin de l'année la décharge de Lourdes-Mourles, malgré une possibilité de dérogation. Cela afin de pouvoir y aménager un quai de transfert, dès cette année. D'autre part, nous allons réaliser à Capvern un centre départemental de tri sélectif, adossé à celui existant, dont la capacité de traitement va passer de 2.500 à 15.000 t. L'actuel site, zone de la Garounère à Tarbes, géré par un prestataire privé, va donc fermer, mais nous allons intégrer une partie du personnel. »
La pièce maîtresse de l'ensemble est sans conteste l'édification d'un centre de prétraitement mécano-biologique, sur l'éco-parc de Bordères-sur-l'échez, qui traitera tous les déchets du département. « Il y avait deux solutions : l'incinérateur, ou le PTMB. C'est ce dernier qui a été préféré ». Schéma classique : les déchets ménagers produiront du méthane, lequel sera récupéré, pour alimenter des chaudières, qui produiront de l'électricité, tandis que les résidus du process sont transformés en compost...
Bénac accueille 80 000 tonnes par an ; à l'issue de ce pré-traitement, le résiduel annoncé ne serait que de 35 000 tonnes, les élus ne perdant pas de vue que l'enfouissement est actuellement facturé100 euros la tonne...
Bon; il va de soi qu'avant de pouvoir afficher des économies, il va falloir casquer : l'unité de prétraitement mécano-biologique est estimée entre 45 et 48 millions d'euros. Le site d'enfouissement coûterait 18 millions d'euros. Si l'on ajoute à cela quelques aménagements comme les quais de transfert, on arrive à une addition totale prévisionnelle de 60 millions d'euros.
Il est quand même bon de rappeler que pour faire du bon compost, il faut que les métaux ne pèsent pas trop lourd…
Pour l'heure, le nouveau schéma de gestion des déchets s'articule autour d'un centre névralgique (basé à Bordères-sur-l'échez), à savoir le prétraitement mécano-biologique. Là, les déchets seront triés et valorisés via un process de méthanisation, qui permettra de produire une énergie dite « gratuite » (mais qui coûte quand même) . Au final, ce procédé permet d'enfouir moins de déchets. Le fruit du tri sélectif sera dirigé vers Capvern, où un nouveau centre de tri sera prochainement insallé. Enfin, pour ce qui concerne les déchets verts, l'actuel site de Bordères-sur-l'échez poursuivra son activité; cela étant,plusieurs unités de compostage seront aménagées, à Lourdes-Mourles, Argelès et Vic-en-Bigorre.
Des réunions d'information seront d'ailleurs organisées en mars : le 7 à Lourdes, le 11 à Lannemezan, le 14 à Vic et le 16 à Laloubère.
Pour l'heure, le président jubile : réduction du volume des déchets destinés à la décharge et économie sur le coût de l'enfouissement sont de nature à satisfaire les décideurs qui ont tout de même prévenu le concitoyen : « tout cela ne pourra fonctionner qu'avec l'implication des citoyens, qui devront trier mieux et davantage, notamment le verre et les piles »...