Déchets : les usagers de la RATP ne sont plus ce qu'ils étaient...

Le 10/09/2014 à 19:03  

Déchets : les usagers de la RATP ne sont plus ce qu'ils étaient...

RER Nombreux sont les usagers qui paient leur transport et respectent leur moyen de locomotion collective.  Mais ce n'est pas le cas de tous, loin s'en faut : certaines rames ressemblent en fin de journée à des sortes de dépotoirs ambulants, d'où un mouvement de grogne évident de la part de celles et ceux qui acquittent le prix et souhaitent voyager dans des conditions "normales"...

Le constat est sans appel : les cochons voyagent aussi... Il est même des lignes sévèrement touchées par le sans-gêne de voyageurs trop fatigués pour déposer leurs déchets dans les poubelles pourtant installées dans toutes les gares du réseau de transport ferroviaire francilien. La SNCF, se faisant houspiller par les usagers scrupuleux qui affichent et manifestent leur ras de bol de devoir circuler dans des conditions de plus en plus pitoyables après une journée de travail, a décidé de lancer une opération test visant à nettoyer les rames pendant les horaires de service, afin de limiter les amoncellements de déchets au sol et sur les sièges en cours de journée (canettes, emballages, papiers gras, journaux gratuits et autres chewing-gum...), mais aussi de manière à montrer qu'elle agit, ce qui pourrait avoir pour effet d'inciter à moins d'incivilités... La ligne D du RER serait particulièrement touchée par les cochonneries...

 Les enquêtes de satisfaction organisées auprès des usagers établissent en effet qu'il y en a marre! Aux déchets cités s'ajoutent parfois aussi, les coups de cutter lacérant les places assises, crachats, tags ou graffitis... Aussi, au cours de ces deux mois, Transilien SNCF testera une nouvelle manière de faire : le personnel affecté à cette tâche sera équipé de gilets bleus et donc visible des usagers. L'opération se déroulera à bord des trains circulant au nord de Paris et au sud de la capitale. Ces collectes intermédiaires éviteront les wagons transformés en dépotoirs, le soir...
Il ne faut pas croire que rien n'était fait par ailleurs : en coulisse, c'est à dire en dehors des horaires de circulation, chaque train passe à l'atelier. Une fois par jour, on prélève les déchets, trois fois par mois, on lave les sols et aspire les poussières, tandis qu'un ménage complet est mis en oeuvre tous les deux mois... Insuffisant sur certaines lignes... et notamment le RER D : l'expérience du moment, consistant donc à nettoyer de jour, a permis de récupérer 200 kg de déchets... sur une seule journée et une vingtaine de rames. Impressionnant...

A la décharge de la Sncf, il faut préciser que certaines lignes étant plus chargées, elles circulent en continu ou presque, ce qui freine les opérations de maintenance de propreté et multiplie le risque de transporter les voyageurs peu scrupuleux : cela représente "20 % des trains du soir de la ligne D, soit 30 trains", indique la Sncf qui ajoute que le RER D transporte 600 000 voyageurs par jour en moyenne. La Sncf met donc en place les moyens de faire plus ; il resterait pour chaque passager, de bien vouloir faire un effort minimal pour maintenir une propreté maximale qui bénéficierait à chacun... Reste à espérer que ce ne soit pas trop demander.