Déchets : l'incinérateur d’Echillais, un sujet brûlant...
Dans un communiqué, Zero Waste France (anciennement Cniid - voir notre encadré) apporte son soutien à l’association Pays Rochefortais Alert’, avec laquelle elle est engagée dans une action en justice, et fait part de ses inquiétudes concernant les positions prises par la Ministre de l’Ecologie sur le projet de reconstruction et d’extension de l’incinérateur d’Echillais (Charente-Maritime)...
Ségolène Royal est récemment revenue sur sa prise de position du mois de juin contre ce projet (voir vidéo ci-dessous), en donnant un avis favorable à un projet d’incinérateur de plus petite taille (voir notre article : Déchets : le centre de traitement d'Echillais redimensionné). Ce recul intervient alors que la Ministre a lancé le 31 juillet son appel à projets "Territoires zéro gaspillage zéro déchet" (voir notre dépêche), auquel elle a invité le Syndicat Intercommunautaire du Littoral (SIL), responsable du projet d’incinérateur, à candidater. De quoi énerver ceux qui cherchent à réduire les déchets résiduels sans recourir à l’incinération...
Sans surprise, l'association Zero Waste France souligne que la construction de nouvelles capacités d’incinération entre complètement en contradiction avec ses principes. "Les 300 collectivités engagées en Europe s’engagent au contraire à faire baisser progressivement la quantité de déchets envoyés vers les incinérateurs et décharges pour fermer, à terme, le plus d’installations possible", explique l'association (voir notre article). Dans leur schéma, on exclut le traitement des déchets par leur valorisation énergétique via l'incinération...
"Il n’est pas envisageable de reconnaître l’engagement dans la démarche d’un Syndicat qui maintiendrait la construction d’une installation d’incinération qui apparaît inutile au regard des flux de déchets actuels et des marges de progrès du territoire. Nous restons également sur nos gardes quant à l’usage abusif du terme 'économie circulaire' pour parler de la valorisation de tous les sous-produits, y compris ceux de l’incinération, et rappelons que les démarches d’économie circulaire visent à bannir le gaspillage de ressources naturelles, qui résulte notamment de l’incinération de déchets qui peuvent être prévenus ou recyclés", indique Zero Waste France, fidèle à ses convictions.
Un motif de satisfaction cependant pour l'association : la Ministre a réinsisté sur la nécessité d’opérer un tri à la source des biodéchets impliquant pour le Syndicat de revenir sur son projet initial de TMB (Traitement Mécano-Biologique). "Nous apprécions l’engagement de la Ministre sur la question des déchets organiques et espérons qu’elle fera preuve de la même ambition quant au refus de l’incinération", conclut le mouvement.
L’Assemblée Générale extraordinaire du Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) a validé, le 25 juin dernier, le changement de dénomination de l’association et la révision de ses statuts. Son nouveau nom : Zero Waste France. "Notre association est une ONG indépendante dont le rôle de lanceur d’alerte et de plaidoyer est central. Nous souhaitions donc trouver un nom qui corresponde mieux à cette identité militante. [...] Le Cniid change simplement de nom et progressivement de logo, mais sa mission, son objet social, ses valeurs restent les mêmes que celles qui nous guident depuis la création de l’association en 1997. Cette dernière poursuivra ses actions de plaidoyer, les interventions et formations, simplement avec plus de poids et de lisibilité", peut-on lire sur le site web de Zero Waste France, qui a fusionné avec celui du Cniid pour donner naissance à un nouveau site plus fonctionnel et collaboratif. Pour plus d'informations, voir notre article : Réduction des déchets : lancement de "Zero Waste France". |