Déchets ménagers : qu'y a t-il vraiment dans nos poubelles?
Développer une stratégie en matière de prévention et de gestion des déchets suppose d'en connaitre la composition. Or, les seules données précises disponibles en la matière proviennent d’une extrapolation de niveau national, d'une part, mais datent en plus, de 2007. Fort de ce constat, et afin de disposer d'informations fiables quant au gisement de déchets qui pourraient être recyclés ou compostés à partir de données précises et propres à son territoire, le Syndicat a donc opté, en juin dernier, pour le lancement d'une étude de caractérisation des ordures ménagères dont l'objectif "est d’analyser les ordures ménagères pour en connaître la composition précise et de déterminer les catégories de déchets encore récupérables et valorisables. Cette caractérisation, menée avec une entreprise spécialisée, se déroulera en deux temps : une analyse des ordures ménagères en période estivale (la 1ère campagne s'est achevée le 15 septembre) et une en période hivernale (elle a débuté le 15 octobre et se déroulera juqu'en janvier 2019).
Une fois l’échantillon déterminé par prélèvement aléatoire dans les bacs, les sacs sélectionnés sont ouverts, puis les ordures ménagères sont pesées, triées par catégorie (13) et enfin, par sous-catégorie (51) : au total, 120 échantillons d’ordures ménagères représentant 13 774 kg ont été passés au crible. Il a été établi que chaque habitant jette en moyenne 433 kg d’ordures ménagères par an décomposés en 13 catégories réparties comme suit : déchets putrescibles 28,6% ; textiles sanitaires 9,7% ; verre 9,3% ; papiers 8,1% ; cartons 8,1% ; plastiques 15,6% ; textiles 4,7 % ; fines 4,5% ; métaux 4,1% ; combustibles non classés 3% ; composites 2,6% ; incombustibles non classés 1,4% et déchets dangereux 1%.
Les premiers résultats sont récemment tombés : ils montrent que 27% des ordures ménagères pourrait être recyclés ou valorisés, et ce sans changer les dispositifs actuels (déchetteries, compostage ou conteneurs), soit environ 116 kg par habitant par an qui pourraient être ailleurs que dans les OMR.
Par ailleurs, "11 % de ce que nous jetons pourrait être trié et valorisé avec l’extension de consignes de tri (réception de déchets plastiques différents en plus du flaconnage plastique). Ce qui représente environ 49 kg par habitant par an". Il est important de noter également "qu’il y a plus de plastiques et moins de papiers dans nos ordures ménagères (en comparaison de l’étude menée en 2007 par l’Ademe).
Une fois la 2e période achevée, les résultats de la campagne hiver viendront consolider ceux de la campagne été. Une analyse globale sera éditée en début d’année 2019.
A l'issue de ces travaux d'inventaire, le Syndicat sera plus à même d'améliorer l'existant et de proposer les solutions les mieux adaptées au contexte et constats, l'objectif restant de réduire les tonnages résiduels (avec en perspective l'augmentation sensible de la TGAP qui s'appliquera aux collectivités), et d'afficher un taux supérieur de recyclage des déchets.