Déchets : mobilisation générale pour sortir de l'impasse
"Réduisons vite nos déchets, ça déborde!" tel est le titre de la campagne nationale lancée par les pouvoirs publics français qui a pour objectif d'entraîner une modification des comportements individuels afin de stabiliser la quantité de déchets à l'horizon 2008...
Face à l'impasse de l'inflation des déchets la campagne de mobilisation sur 3 ans destinée à alerter les français sur l'urgence de la situation, est soutenue par Eco-Emballages, Onyx-Veolia en partenariat avec les associations France Nature Environnement et CLCV.
Elle est ainsi décrite par les pouvoirs publics :
La campagne informe sur la situation et propose à chaque citoyen les moyens d’agir au quotidien, en proposant de nombreux gestes simples et efficaces :
limiter les impressions papier : au bureau comme à la maison, imprimons utile, si possible en recto-verso et sur du papier recyclé. Un employé de bureau jette environ 80 kg de papier par an ;
plutôt boire l’eau du robinet qui fait l’objet de nombreux contrôles de qualité ;
choisir les produits avec moins d’emballages : l’important c’est le produit lui-même, et pour l’environnement, moins d’emballages, c’est important !
éviter les produits jetables à usage unique pour réduire déchets et dépenses ;
Choisir les produits au détail ou en vrac souvent moins chers que les produits pré-emballés, pour les fruits et légumes, le fromage ou la charcuterie à la coupe… Les emballages représentent 1/4 du poids et une grande partie du volume des déchets ménagers ;
préférer les sacs réutilisables, les cabas, les paniers pour faire ses courses : les sacs de caisse représentent près de 70000 tonnes de plastique par an et des risques pour les animaux et les paysages ;
coller « STOP PUB » sur sa boîte aux lettres pour réduire la quantité d’imprimés : 40 kg de prospectus distribués par famille et par an... et non lus. C’est beaucoup !
éviter les portions individuelles : elles ne sont pas toujours utiles et peuvent coûter plus cher ;
économiser les piles en se branchant sur secteur à la maison : économies et durée de vie des baladeurs, lecteurs MP3, radios...
Au niveau des choix de communication :
A l’occasion du lancement de la campagne, pour révéler, grandeur nature, ce que représentent nos déchets ménagers, une bâche représentant des sacs poubelles empilés entoure le square de la Tour Saint-Jacques (Paris 4e) du 8 au 17 octobre. Car les déchets ménagers produits par les Français en 1 heure recouvriraient ce square, soit 7200 m2, sous 2 mètres de hauteur.
La première campagne publicitaire à la télévision aura lieu du 20 octobre au 09 décembre 2005 : Afin de toucher le public le plus large possible, il a été a choisi de diffuser trois spots TV très clairs et mémorisables. Ces films de 20 secondes adoptent un ton humoristique, pour donner envie d’agir. Ils reposent sur une pédagogie très visuelle qui met en scène une personne qui essaie de jeter son sac d’ordures dans une poubelle… géante qui, dès qu’un geste permettant de réduire les déchets est cité, rétrécit pour arriver finalement à sa taille normale. Apparaissent ainsi de manière simple les gestes concrets à mettre en place au quotidien, leur facilité et leur efficacité.
Les trois films seront diffusés sur toutes les grandes chaînes hertziennes et certaines chaînes ciblées du câble et du satellite en affinité avec le sujet (Planète, Planète Thalassa, National Geographic Channel).
Et si cette campagne avait d'autres conséquences ?...
Maintenant, à travers cette initiative, il s'agit aussi du constat de l'implication de tous les acteurs : "chacun à leur échelle : les pouvoirs publics, les distributeurs et les industriels puis les ménages".
Cela signifie la reconnaissance que chacun à son niveau décisionnaire, n'a pas assumé pleinement, à ce jour, sa part de responsabilité afin d'atteindre les objectifs fixés en matière de réduction des quantités de déchets, recyclage.
Alors, le premier mérite de cette campagne de communication est peut-être de faire prendre conscience que tout le monde est dans l'impasse.
N'est-ce pas là l'aveu que la remise en question des pratiques doit être générale ?
Et, en demandant au citoyen de modifier son comportement, d'assumer individuellement sa responsabilité à l'égard de son acte de consommation, on augmente sa légitimité à demander à chaque acteur qu'il assume sa part de responsabilité.
Cela serait-il un nouveau chemin pour arriver à la destination bien connue de l'application du principe pollueur-payeur ?
Voir aussi : le discours de madame Nelly Olin