Déchets ou matières : la frontière est mince !
Pour bien comprendre comment ces exportations de matières dédiées au réemploi sont devenues des exportations illicites, revenons sur le déroulement de la mission de l'OCLAESP... Tout d'abord une inspection extérieure des cinq conteneurs a eu lieu pour vérifier l'éventuelle présence de radiations radioactives, pollutions bactériologiques et chimiques. Le résultat ayant été négatif, les policiers ont ensuite ouvert les conteneurs pour vérifier les cargaisons.
Sur l'un d'entre eux, le problème correspondait à l'intitulé de la déclaration douanière. Celle-ci indiquait des effets personnels à destination du Cameroun alors que la cargaison comprenait des pneumatiques usagés. Il a suffi ensuite de demander une modification de la déclaration.
Par contre, sur deux autres conteneurs à destination du Maroc, la situation était tout autre. C'est le constat du mélange de pare-chocs, pistons et autres pièces provenant de véhicules hors d'usage qui a fait basculer le statut des matières de réemploi à déchets.
Concrètement, « Ils n'ont pas le droit de mettre ça en vrac. Rien n'est trié, conditionné. Ce ne sont pas des pièces revalorisées destinées à la vente, mais bien des déchets. » a expliqué Yves Gusinsky de l'OCLAESP. Du coup, les chargements passent dans la catégorie exportations illicites. En même temps, cela signifie qu'avec un tri et un conditionnement adéquats, ces déchets seraient entrés dans la catégorie de pièces à revaloriser.
L'utilisation de zones compartimentées dans le conteneur, d'emballages spécifiques auraient suffi pour que le chargement soit légal. Comme quoi, de bonnes pratiques peuvent facilement éviter des exportations illégales de déchets, qui, en plus, sont souvent présentées auprès du grand public comme dangereuses au niveau sanitaire alors que dans le cas présent,il s'agissait simplement d'un mélange de pièces provenant de vhu.