Déchets plastiques : la Méditerranée de plus en plus polluée
Depuis 2009, la quantité de déchets marins en Méditerranée a augmenté modérément, mais suffisamment pour qu’elle se hisse ainsi à la première place des mers d’Europe les plus polluées. C’est le résultat du premier suivi sur le long terme (de 1994 à 2017) des déchets marins méditerranéens mené par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et publié dans la revue Marine Pollution Bulletin...
Sacs et bouteilles plastiques, canettes métalliques et emballages alimentaires, cordes synthétiques et filets de pêche, cotons et vêtements... Un article scientifique publié dans Marine Pollution Bulletin montre que la quantité de déchets a récemment augmenté sur le fond de la Méditerranée.
Depuis 2009, la quantité de déchets marins en Méditerranée a augmenté modérément, mais suffisamment pour qu’elle se hisse ainsi à la première place des mers d’Europe les plus polluées. C’est le résultat du premier suivi sur le long terme (de 1994 à 2017) des déchets marins méditerranéens mené par l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) et publié dans la revue Marine Pollution Bulletin...
Sacs et bouteilles plastiques, canettes métalliques et emballages alimentaires, cordes synthétiques et filets de pêche, cotons et vêtements... Un article scientifique publié dans Marine Pollution Bulletin montre que la quantité de déchets a récemment augmenté sur le fond de la Méditerranée.
"Dans les années 90, leur densité fluctuait autour de 100 déchets par km². Depuis 2012, cette densité se situe plutôt autour de 200 déchets par km², avec un maximum de près de 300 atteint en 2015. Le plastique représente plus de 60% de ces déchets", constate Olivia Gérigny, chercheuse océanographe au Centre Ifremer de Toulon. Cette augmentation globale s’explique par une augmentation de la production de plastique sur cette même période mais aussi par leur recensement plus systématique depuis l’application de la Directive européenne Cadre Stratégie sur le Milieu Marin en 2008.
En termes de répartition géographique, on retrouve ces macro-déchets sur près de 90% de la surface échantillonnée dans les deux zones d’étude : le Golfe du Lion et la côte orientale corse. "La Méditerranée est la mer européenne la plus polluée par les déchets. Dans une étude comparable menée en mer du Nord, les densités annuelles restaient inférieures à 50 déchets par km², ce qui correspond aux valeurs minimales rencontrées ici", souligne Olivia Gérigny.
Tous les canyons sont affectés, davantage ceux proches des côtes que ceux plus au large. 2 autres zones principales d’accumulation de déchets se distinguent : l’une au large de Marseille, l’autre au nord-est de la Corse. Les déchets marins sont transportés depuis la terre, par les cours d’eau ou les intempéries. D’autres sont jetés directement en mer ou sur les plages. Les sources sont multiples : la navigation commerciale ou de plaisance, la pêche, l’aquaculture, les décharges, les zones industrielles ou urbaines. Chaque année dans le monde, 8 millions de tonnes de plastiques sont déversées dans les océans, dont 200.000 tonnes en Méditerranée.
Même si leur effet n’est pas encore visible, les récentes réglementations de restriction de l’usage du plastique à l’échelle française ou européenne devraient permettre de réduire les rejets à la mer. Le prochain bilan complet est prévu en 2024, dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM).
Pour plus d'informations et consulter la publication "Seafloor litter from the continental shelf and canyons in French Mediterranean Water : distribution, typologies and trends", rendez-vous ici. Nous vous renvoyons également à notre article : Déchets Plastiques : la Méditerranée tire le gros lot, made in France.