Déchets Plastiques : la Méditerranée tire le gros lot, made in France
Selon l'organisation, la pêche, l'aquaculture et le transport maritime sont à l'origine de 9% de cette pollution. "Les casiers à crabes, les filets à moules, les contenants comptent en effet parmi les déchets retrouvés". Etant entendu que les fleuves charrient 12% des déchets plastiques retrouvés en mer. Les activités côtières représenteraient le plus gros de cette pollution (79%), avec quelques 8 800 tonnes en Méditerranée, en provenance de France, "en raison notamment d'une mauvaise gestion des déchets et de l'impact des activités touristiques et de loisirs". Au demeurant, l'organisation environnementale relève également que la concentration de déchets plastiques est particulièrement élevée près de Marseille, de Nice et de la Corse, ce qui s'explique en partie par "le tourisme et les activités de loisirs".
Autre facteur s'ajoutant, le recyclage des déchets serait moins performant dans les départements méditerranéens : le taux de mise en enfouissement y est d'ailleurs "particulièrement élevé dans certaines zones" comme Marseille et la Corse, où l'on note la présence de décharges à ciel ouvert, pointe WWF.
Outre les dommages causés à la faune et à la flore, cette pollution par le plastique a un coût, et non des moindres, avertit le mêrme rapport : l'impact pour la pêche est estimé à 12 millions d'euros (déchets de plastiques pris dans les hélices motrices des bateaux, quand ce n'est pas dans les filets), à 21 millions pour le commerce maritime (enchevêtrement dans les pales d'hélice, collisions...) et de 40 millions pour le tourisme : le seul coût du nettoyage des côtes étant estimé à 3 millions.
Il est impératif de tout mettre en oeuvre pour parvenir au "zéro fuite dans la nature" et "promouvoir le réutilisable, en particulier pour les contenants", plaide Isabelle Autissier, présidente de WWF France. S'agissant de la promesse d'Emmanuel Macron de parvenir à 100% de plastiques recyclés en 2025, "il y a un peu des effets d'annonce" ; "tout le monde parle du recyclage, mais nous ne connaissons pas bien les conditions de la recyclabilité", poursuit la navigatrice pour qui un meilleur objectif, consisterait à dire que "la France va diminuer de manière effective, sa consommation de plastique" et ce dans un pourcentage donné et annoncé.
Pour cette militante au long court et au long parcours, qui ne croit pas aux solutions promettant de récupérer les plastiques dans les océans (le mal est fait), il est essentiel de réduire la consommation de plastiques d'une part, et tout autant que les "industriels proposent autre chose", tandis qu'il est impératif de "collecter mieux les déchets à la source, sur terre et dans les rivières".
Le WWF soutenait récemment un accord international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique d’ici 2030 au niveau mondial. Le rapport propose ici un accord régional contraignant pour stopper les rejets de plastiques en Méditerranée d’ici 2030, avec un cadre proposé par l’ONG : la Convention de Barcelone, dont la prochaine assemblée se tiendra en décembre 2019.