Déchets plastiques : la Thaïlande se met en ordre de bataille

Le programme de Gestion des Déchets Plastiques couvrant la période 2018-2030 est en cours et c'est le Ministère des Ressources Naturelles et de l’Environnement qui est en charge de sa bonne application. Entre autres objectifs, sont dans le collimateur les micro billes, bouchons de bouteilles, plastiques oxo-dégradables et quatre autres types de plastique à usage unique : on vise leur interdiction d’ici à 2022, alors qu'a été confirmé, il y a quelques semaines la volonté d'interdire l'importation des déchets plastiques...
Le ras le bol des plastiques à usage unique s'étend peu à peu ; l'Europe n'est pas la seule à prendre des dispositions a cet égard. La Thaïlande emboite le pas et vise l'interdiction de certains plastiques, dès 2020. A cela s'ajoutera sans doute d'autres interdictions, qui pourraient impacter le travail réalisé par les entreprises de recyclage.


Cette politique montre un changement de trajectoire assez radical, tout comme la volonté du gouvernement d'enrayer un phénomène dommageable : la prolifération des objets et emballages en plastique qui ne sont pas nécessairement valorisés ; ces mesures viennent en tout cas compléter la récente trajectoire visant l'interdiction de l’importation des déchets plastiques. Le ministère thaïlandais des Ressources naturelles et de l’Environnement, dirigé par le Général Surasak Karnjanarat qui considère que « les questions d’environnement et de santé publique doivent passer avant le profit et le développement industriel », compte en effet proposer au gouvernement d’en interdire totalement l’importation à compter de 2020, ce qui aurait pour effet d'augmenter le taux de recyclage des déchets plastiques produits dans le pays (environ 2 Mt de déchets plastiques sont produites chaque année, quand le recyclage ne concernerait que 500 000 t) et par conséquent de limiter considérablement les tonnages qui ne connaissent aucune forme de valorisation.
Les DEEE largement composés de plastiques, sont eux aussi, visés par la mise en œuvre prochaine de cette nouvelle politique. Seraient acceptés sur le territoire, une fois ces interdictions entrées en vigueur, des produits de télécommunications électroniques et des équipements type photocopieuses usagés, dès lors qu'il pourraient bénéficier d'une réparation en vue d'une réutilisation.Si les plastiques sont clairement dans le collimateur, il n'en est rien des aciers, cuivres et autre aluminiums qui pourront être introduits sur le territoire national à des fins industrielles, à condition toutefois qu'ils n'y parviennent pas en mélange avec d'autres matières....

