Déchets toxiques ivoiriens : le feuilleton en version française
Alors qu'en Côte d'Ivoire, l'affaire du Probo Koala est aussi une affaire hautement politique, ( voir dernier rédactionnel), en France, les associations environnementales se réveillent et demandent plus de transparence, d'informations auprès des pouvoirs publics et la société Tredi sur les conditions de traitement des déchets toxiques importés. De quoi à inciter la prudence de nos responsables politiques qui se souviennent encore de la triste affaire du Clemenceau...
Après les déboires sur le plan politique du traitement de la fin de vie du Clemenceau, les pouvoirs publics français redoublent d'attention. A tel point que Nelly Olin ne manque pas une occasion de "tracer" les déchets toxiques issus du Probo Koala : après avoir accueilli le premier conteneur importé au Havre, elle visite aujourd'hui, en Isère, le site d'élimination de Tredi.
Peut-être qu'à cette occasion, elle répondra, ainsi que les responsables de Tredi aux questions qui ont été posées lors des dernières réunions du comité départemental d'hygiène et celle de la commission locale d'information par les représentants de la FRAPNA (Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture). En effet, ces derniers doutent du " bon fonctionnement de l’incinérateur et sur la capacité des pouvoirs publics à faire respecter les bonnes pratiques en la matière".
La FRAPNA " souligne le manque de bonne volonté de Tredi pour communiquer les résultats des émissions en sortie de cheminée de l’incinérateur et les rapports des contrôles d’étanchéité des grandes fosses à déchets dont le béton, attaquable par les acides, peut être à la source d’une pollution de la nappe phréatique. "
Par ailleurs, la FRAPNA et FNE "s’interrogent sur l'alibi écologique et humanitaire avancé par le PDG de Tredi et posent la question du financement de cette opération." Elles s’interrogent "également sur la rapidité du choix de la société Tredi et l’absence d’appel d’offre."
Finalement , "devant l’inquiétude croissante de la population autour du site de Salaise-sur-Sanne, la FRAPNA et FNE demandent solennellement aux responsables politiques que toute la lumière soit faite à tout moment sur le type exact de déchets, les mesures de précaution quant à leur acheminement par train et leur incinération, le plan de surveillance de l’environnement immédiat et les conditions précises ayant conduit au choix de la société Tredi."