Déchets toxiques ivoiriens : une affaire qui n'en finit pas...
Et qui probablement restera encore longtemps à l'affiche de l'actualité et dans les mémoires... En Côte d'Ivoire, les initiatives continuent tant au niveau des victimes , de la justice, que des instances internationales au titre du dédommagement, des sanctions à l'égard des responsables locaux, mais aussi pour éviter qu'un tel drame se reproduise via la mise en place, avec le soutien du PNUE, du plan stratégique de gestion des déchets dangereux sur le district d’Abidjan...
Il y a quelques semaines, Isabelle N’Gbè, présidente du collectif des travailleurs de Vridi, réclamait au gouvernement la prise en compte de 4 300 travailleurs de la zone de Vridi, qui selon elle, ont été oubliés au titre des dédommagements des victimes suite au déversement des déchets toxiques ivoiriens du Probo Koala en août 2006. Elle indique que les entreprises de cette région ont bien été indemnisées, mais pas leurs travailleurs. Or, ils ont été exposés, et ils devraient être reconnus en tant que victimes d'autant plus que consultations et visites médicales attestent de leur préjudice. Elle rappelle que Vridi est " l’une des zones les plus touchées par l’intoxication."
Autre actualité, sur le plan judiciaire, l'action du Procureur de la République, Tchimou Raymond, qui rappelle qu'il convient d'aller au bout dans cette affaire. Pour mémoire, plusieurs responsables tels que le Directeur général du Port, Marcel Gossio, l'ex-Directeur général des Douanes, Gnamien Konan l'ex-ministre des Transports, Anaky Kobena, le gouverneur du district d’Abidjan, Djédji Amondji Pierre, ainsi que l'ex-ministre de l'Environnement et des eaux et forêts, Andoh Jacques sont concernés. Or, cette prise de position intervient alors qu'un autre scandale sur la gestion du caco en Côte d'Ivoire avec de nombreuses arrestations pour détournement de fonds a éclaté au mois de juin débouchant là aussi sur plusieurs arrestations de personnalités. Désormais, la question est de savoir si Laurent Gbagbo ira jusqu'au bout de ces opérations "mains propres".
En même temps, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement vient de lancer à Abidjan la mise en place d’un plan stratégique de gestion des déchets dangereux pour le district. Il s'agit de renforcer les capacités de gestion des déchets dangereux dans le port d’Abidjan, puis celles en Afrique de l’ouest pour le suivi et le contrôle des mouvements transfrontaliers dangereux. Autre objectif : évaluer le développement d’un système d’alerte relatif à la gestion des déchets dangereux et des produits chimiques pour l’Afrique de l’ouest.