Déchets : un incendie qui fout la trouille …

Le 28/03/2014 à 13:19  

Déchets : un incendie qui fout la trouille …

incendie La Semardel propose depuis 30 ans environ, le traitement des déchets de manière particulière : la SEM multiplie les cordes à son arc, investit pour ce faire dans des outils qui lui appartiennent, ce qui facilite la maitrise des coûts. Sauf qu’il y a une semaine aujourd’hui, le centre de tri inauguré il y a à peine deux ans, qui a nécessité 20 millions d’investissements, a cramé (voir Incendie au centre de tri Semaval). Il n’aurait pas fallu très longtemps aux pompiers et à la police pour déterminer que l’incendie est très très très vraisemblablement d’origine criminelle…

Inspiré des grands équipements que l’on rencontre dans les pays d’Europe du nord, l’outil Semaval avait pour vocation de traiter les déchets secs des collectivités, commerces et entreprises. Mais pas seulement. Ce centre de tri complètement automatisé permettait, certes, de recycler les déchets issus de l’activité économique et les encombrants des collectivités locales (bois, plastiques, emballages, cartons…), mais également de produire du combustible solide de récupération (CSR).
La mise en service d’une unité de cogénération par pyrogazéification des combustibles solides de récupération couplée à ce centre de tri se devait quant à elle, de produire de l’énergie ayant pour objectif notamment l’alimentation du réseau de chaleur urbain de l’agglomération d’Evry. Pour ce centre de tri, le plus imposant d’Ile de France, véritable pièce maitresse d'un ensemble pensée sur la durée, un investissement de 20 millions d’euros pour une capacité de traitement de 200 000 tonnes annuelles.

« Il s’agit là d’un investissement lourd destiné à anticiper les besoins de demain », nous avait précisé Denis Chrétien, chef de projets chez Semardel, à la veille de son inauguration. « Notre réflexion a toujours consisté à traiter bien, et à petit prix »… « Anticiper est toujours une bonne chose ; valoriser est une évidence : il y a encore trop de matières valorisables qui partent en CET », plaidait Marc Rajade, directeur général de la Sémardel, ce même jour de septembre 2012.
Installé sur 12 859 m², il bénéficiait de tous les équipements sophistiqués nécessaires pour trier, ferrailles, bois, cartons, films plastique de toutes natures, autant de déchets qui étaient avant cela, essentiellement destinés à l’enfouissement, bien que pouvant être recyclés et à tout le moins valorisés.
Le centre de tri avait été installé pour répondre aux besoins des entreprises commerciales et industrielles du sud de l’Ile de France souhaitant valoriser leurs déchets secs (il est bon de rappeler que seulement 32% des déchets d’activités économiques franciliens prenaient le chemin d’un centre de tri, il y a encore deux ans…). Bref : la vie était belle et son avenir, tracé.

Sauf que… vendredi 21 mars, en début de soirée, il a cramé. Les dégâts sont importants : si les murs sont debout, les gros trommels encore en place bien qu'endommagés, la partie abritant les tapis et autres machines sophistiquées, balistiques, tri optique, etc. sont bel et bien partis en fumée. Une enquête a aussitôt été diligentée.
Une semaine plus tard, tout laisse à penser que le sinistre qui a ravagé l’installation est d’origine criminelle.
Reste à savoir pourquoi? Par qui ? Un déséquilibré? Ou un crime savamment manigancé? En tout état de cause une bonne partie des 20 millions d’euros d’investissements a été foutue au feu par une ou des engeances peu recommandables. Quant aux équipes de la Semardel, elles sont en état de choc, et, quand bien même on ne déplore aucune victime, ne décolèrent pas. Il y a de quoi…