Déchets : Veolia quitterait Rabat

Le 06/08/2012 à 17:11  

Déchets  : Veolia quitterait Rabat

Rabat L'heure ne serait pas à la brouille, mais au divorce entre la mairie de Rabat et Veolia Environnement Maroc (VEM), en charge de la collecte des ordures ménagères dans les communes de Hassan et Yacoub El Mansour. Il paraitrait que l'entreprise française "ne souhaite plus assurer la gestion de la période transitoire", malgré l’échange officiel de protocoles d’accord, il y a un peu plus de 15 jours.
C'est ce qui ressortirait d'une lettre datée du 27 juillet, émise par Veolia, une démarche que le Conseil de la ville aurait un peu de mal à digérer, à telle enseigne qu'il l'a assimilé à une rupture de contrat... Dans ce contexte, le géant français aurait décidé de se retirer définitivement...

 Madani Abdelmounim, vice-président de la commune de Rabat, qui s'est exprimé dans les colonnes de notre confrère Libération (Maroc), estime que « la gestion est conduite actuellement par les équipes du Conseil de la ville qui assurent le contrôle, le suivi et l’encadrement du personnel de Veolia et la gestion du matériel (...) On a été contraints de réagir rapidement vu la situation préoccupante des ordures dans la ville. Et je crois qu’on a réussi à assumer notre responsabilité ».

Le responsable a indiqué que cette rupture ne constitue pas une surprise en soit : l’opérateur aurait donné des signes de sa volonté de se retirer définitivement de la collecte des déchets ménagers au Maroc. « On s’est préparé à toute éventualité. C’est pourquoi on a procédé à une série de mesures financières (désignation d’un ordonnateur des dépenses et la mise en place d’une régie chargée de gérer les fonds alloués à Veolia) en parallèle avec les négociations menées avec cette entreprise afin d’identifier une gestion optimale de cette période transitoire», a-t-il confié à notre confrère.

Dans ce contexte, et parce qu’il n’y a guère de temps à perdre, du fait que la production de déchets ne cessera pas pour autant, les responsables ont préparé de nouveaux cahiers des charges qui ont été soumis à l’évaluation du Conseil en juillet ; un nouvel appel d’offres sera lancé début septembre, afin de choisir le successeur de Veolia.

Fathallah Oualalou Le maire de Rabat, Fathallah Oualalou, s’est d’ailleurs exprimé quant à cette crise, dans un entretien publié par notre confrère « Akhbar Al Yaoum ». Il a notamment rappelé que «l’un des points faibles de cet accord signé entre la société et le Conseil de la ville, c’est qu’il n’a pas obligé la société à renouveler ses méthodes et ses outils de travail. Ce qui profitera à la société délégataire en cas de résiliation de contrat »…. « Cette crise est certainement la conséquence des failles qui existent dans le contrat liant l’ensemble des villes marocaines aux sociétés délégataires. Ce qui devrait nous inciter à réfléchir avec le ministère de tutelle pour créer de nouveaux outils de travail, afin de mieux maîtriser ladite gestion ».
Le maire a replacé le départ de Veolia dans un contexte plus global, soulignant au passage que Veolia s’est retiré d’autres secteurs comme celui des transports puis, plus récemment, celui de l’assainissement, évoquant par ailleurs « les problèmes de cette société avec les services locaux dans un certain nombre de villes ».

Il semblerait que le Conseil ait mis en place un nouveau plan prévoyant l’élaboration de nouveaux termes de référence selon lesquels il sera question d’identifier le mode de collecte approprié à chaque quartier, la spécification du matériel à utiliser, le mode de conteneurisation approprié à chaque secteur urbain et même les résultats attendus ; ceci ayant été confirmé à notre confrère par Madani Abdelmounim, qui laisse entendre que ces termes seront intégrés dans le nouveau cadre contractuel que le Conseil prévoit de négocier avec les sociétés délégataires en place, sous forme d’avenants (définissant de manière plus précise les standards de conteneurisation, la fréquence des collectes ainsi que celle du balayage) aux contrats en cours d’exécution…