DEEE : des médailles en perspective
Si l'on considère les Jeux de Rio, pas moins de 2 488 médailles ont été décernées aux champions et/ou aux équipes pour ce qui est des sports collectifs (c'est sans compter celles qui seront remises dans le cadre des Jeux para olympiques qui débuteront demain).
A 500 grammes l'unité (ce sont, selon le magazine Forbes, les plus lourdes jamais remises dans l'histoire des Jeux)... on a utilisé 9,6 kg d’or (les médailles d'or sont en argent, plaqué de 6 grammes de feuilles d'or pur à 99,2%), 1200 kg d’argent (pur à 92,5%) et 700 kilos de cuivre (pour fabriquer celles en bronze).
Les médailles 2016 ont, selon les organisateurs brésiliens, été produites à hauteur de 30% pour l’argent et 40% pour le bronze, à partir de déchets industriels, 50% des rubans provenant par ailleurs de plastiques recyclés.
Les dés sont lancés : non seulement les Japonais poursuivront la démarche initiée par les Brésiliens, mais ils iront plus loin. Dans le royaume de l'électronique, avec obsolescence programmée incorporée, les DEEE ne manquent pas. Le Japon s'est doté d'une loi, en 2009, qui rend obligatoire le recyclage des TV, ordi et autres machines à laver. Tout ce qui compose la famille DEEE doit être recyclé, sauf qu'en l'état, le Japon (et ses 128 millions d'habitants ou presque) n'a pas encore remporté une médaille d'or : les habitants n'ont cédé qu'un peu plus de 17 kg/habitant en 2013 (cf. un rapport de l'ONU daté de 2014), ce qui ne représente que 24% du gisement estimé des DEEE.
Au pays où tout ou presque est électrique ou électronique..., il se pourrait d'ailleurs que les foyers soient prochainement équipés d'un conteneur spécifique aux DEEE, afin d'inciter les Japonais à se défaire de ces déchets et ainsi optimiser le recyclage de ces derniers...
Les prochains JO seront l'occasion pour les autorités, de communiquer et mettre en évidence les tonnages de ces appareils jetés (ou conservés au fond des tiroirs) alors qu'ils ne sont pas nécessairement « vieux », mais aussi de puiser dans ce qu'il est convenu d'appeler la mine urbaine pour confectionner les médailles olympiques et ainsi de mettre en avant les bienfaits du recyclage.
Les métaux nécessaires à la fabrication des trophées seront donc des métaux recyclés : l'annonce est officialisée. En effet, selon un article de la Nikkei Asian Review, le Japon serait, tout mis bout à bout, détenteur de 16 % des réserves mondiales d’or et 22 % des réserves d’argent. Si l'industrie électrique et électronique récupère d'ores et déjà de la matière (à partir des déchets industriels) pour ses propres fabrications, il est clair qu'avec en perspective les prochains JO, le développement du recyclage provenant du gisement des DEEE ménagers a une belle carte à jouer.