Les pays africains ne sont pas en passe de péter un câble ; pour autant, ils souhaiteraient mettre un sérieux coup de patin sur les importations de déchets électroniques en provenance de l’Union européenne… exposant qu’il en coûte moins cher d’expédier des matériels utilisés (mais non réutilisables) vers l'Afrique, que de payer la note d’une mise en décharge de plus en plus réglementée dans nos contrées. Les nations concernées ont appelé à une action à l’échelle du continent. De son côté, l'UE a pris des mesures en 2012 (voir ICI), afin de renforcer ses lois sur l'exportation des DEEE et d'éviter le dumping de ces produits en Afrique...
« Pour la première fois, les parties africaines ont appelé d'elles-mêmes à une action rigoureuse afin d'empêcher le dumping de déchets électriques et électroniques », peut-on lire dans un communiqué de Basel Action Network, une organisation de défense de l'environnement qui lutte contre le commerce de déchets toxiques (voir ici).
Par ailleurs, pour mieux encadrer le commerce des déchets électriques et électroniques, l'UE a pris des mesures en 2012 afin de renforcer ses lois sur l'exportation de ces produits vers l’Afrique (voir ICI)
Le dépoussiérage de cette directive, vieille de dix ans a évidemment été précédé de discussions parfois houleuses quant à la meilleure manière d'améliorer le recyclage des DEEE, puisque nombreux sont ceux qui sont mis en décharge ou bien, exportés pour y être « traités », ceci en raison des coûts du recyclage, jugés très élevés en Europe.
Ceci étant, en vertu de la nouvelle réglementation DEEE, les États membres devront recycler 45 % des produits électroniques vendus d'ici 2016, 65% d'ici 2019, ou 85% de tous les déchets électroniques générés. Les nouveaux États membres auront jusqu'en 2021 pour se conformer à cette nouvelle réglementation.
En approuvant ces nouvelles règles le 7 juin 2012, le Conseil de l'UE a étendu la directive aux panneaux solaires, à l'éclairage fluorescent contenant du mercure et aux équipements qui contiennent des substances appauvrissant la couche d'ozone.
Les pays membres de l'UE ont jusqu'au 14 février 2014 pour transposer cette directive dans leurs droits nationaux.
Cette nouvelle directive oblige les gouvernements nationaux à fournir des informations sur les sites dans lesquels les biens peuvent être recyclés, notamment les points de collectes des biens électroniques de petite taille, comme les téléphones portables. Elle appelle également les gouvernements nationaux à être plus vigilants en matière d'exportation des déchets électriques et électroniques.
Or, pour l'heure, selon les spécialistes, à peine un tiers de ces appareils sont recyclés dans leur pays d'origine ; le reste est enfoui en décharge, voire exporté dans des pays plus pauvres où les composants informatiques de seconde main (mais aussi les métaux) ont beaucoup de valeur.
Un rapport de juin 2012 du Programme des Nations unies (PNUE), intitulé « DEEE en Afrique : État des lieux », révèle que 220 000 tonnes de déchets électriques et électroniques européens ont été envoyées en Afrique occidentale en 2009.
Rien qu'au Ghana, 30 % des importations des produits de seconde main seraient inutilisables : le rapport de l'ONU montre que 85% des conteneurs avec des produits électriques et électroniques qui arrivent au Ghana proviennent d'Europe. Quelque 4% d'entre eux proviendraient d'Asie.
Les autorités affirment que des déchets illicites sont généralement cachés au sein de conteneurs transportant une autre cargaison légale, dans le but de tromper les inspecteurs. Dans ce contexte, le PNUE sollicite des contrôles beaucoup plus stricts dans ces pays où par ailleurs, la production de leurs propres déchets électroniques commence à poser problème...