DEEE : recycler c'est bien, réduire c'est mieux
Telle est la réaction de la fédération France Nature Environnement. En effet, si elle se félicite avec les associations de la commission d'agrément DEEE du démarrage officiel de la filière de collecte et de recyclage des déchets électriques et électroniques, elle insiste aussi sur la nécessité et la priorité de s'attaquer au problème de leur réduction...
Désormais, à partir de ce 15 novembre, lors de l’achat d’un équipement électrique ou électronique neuf, les consommateurs participeront à la filière des DEEE, cela à travers une contribution financière qu’ils verront sur leur facture ou le ticket de caisse. Grâce à cette contribution, les citoyens pourront ramener leurs déchets sans frais complémentaire:
à leur magasin, s’ils achètent un appareil équivalent neuf;
à une association d’insertion, en faveur du réemploi ou de réutilisation;
à leur collectivité, si celle-ci propose la collecte dans ses déchèteries;
Une fois collectés, ces déchets seront réparés pour une réutilisation ou traités (dépollution, recyclage et valorisation), afin de réduire leurs impacts sur notre environnement et donc notre santé.
Mais, comme le rappelle France Nature Environnement, environ 1,7 million de tonnes de DEEE sont générés par les entreprises et les ménages avec un taux de croissance de 3 à 5% par an. Et la priorité, c'est de s'attaquer à la diminution de la quantité de déchets. Pour cette raison, elle n'attend pas pour interpeller les pouvoirs publics et les professionnels en demandant :
aux éco-organismes et au ministère de l’Ecologie et du Développement durable de «lancer dès maintenant des travaux sur un référentiel d’éco-conception, afin d’obtenir au plus tard en 2008 une contribution visible valorisant l’éco-conception du produit. Ce référentiel permettra d’améliorer la réparabilité et la gestion des déchets sans diminuer les autres impacts environnementaux (consommation énergie et matériaux réutilisés)»;
que les pouvoirs publics «missionnent ses services (DGCCRF, Douanes, DRIRE…) afin de vérifier la traçabilité des DEEE assurant un suivi des déchets et de leur traitement effectif (éviter les exportations sauvages, les pollutions, les dérives financières…) ainsi que la qualité des traitements effectués»;
aux collectivités de «jouer le jeu et de participer à cette filière, entre autres, en mettant en place des politiques locales permettant de promouvoir la réparation et la réutilisation (répertoires, recycleries, diffusion d’informations, etc.)».
Pour conclure, FNE estime que la mise en place de la filière sera progressive, et attend «qu’elle soit pleinement effective courant 2007».