Ambiance explosive sur le chantier de récupération et de recyclage de ferrailles et métaux de Ric Environnement : le sous préfet et le directeur du site ont déterminé dans le cadre d’une réunion constructive, un ordre de bataille pour éliminer obus et autres résidus de la guerre, dans le cadre d’un chantier de dépollution pyrotechnique qui durera environ un an…
Le 7 février prochain, un chantier de dépollution s'installera sur le site de la société Ric Environnement, établie dans la zone industrielle des Forges. Il s’agira de vérifier qu'il existe pas d'autres munitions non démilitarisées sur l’enceinte de l’entreprise de récupération, de recyclage et de valorisation de ferrailles et métaux Ric Environnement.
Dans ce contexte, une réunion s’est tenue en sous-préfecture, pilotée par le sous-préfet, Romuald de Pontbriand, et le directeur de Ric Environnement, Yves Basset : un vaste chantier de dépollution doit être mis en œuvre pour une durée d’un an environ…
Cette opération d’envergure fait suite à la mort, le 16 mai 2008, d'un ouvrier qui découpait un obus présumé inerte.
« Dès ce 16 mai, un arrêté préfectoral a visé à renforcer les conditions de sécurité des installations de la société. À ce jour, seule la commercialisation de matériels destinés à porter les armes à feu est autorisée », a exprimé le sous-préfet.
« Dès l'accident nous avons isolé une zone qui contient des obus pour éliminer tout risque pour la population », a, de son côté, expliqué Yves Basset.
La dépollution portera sur près de trois cents tonnes de déchets métalliques en tout genre, dont des munitions. « Les pièces viennent de l'industrie de l'armement, soit des rebus faisant suite à des essais de tirs, mais il y a aussi des pièces venant de déchetteries », ajoute Yves Basset.
Dans la mesure où cet ordre de bataille ne sera pas sans désagréments pour les riverains, Ric Environnement étudie « les modalités d'indemnisation pour les entreprises qui travaillent la nuit et les week-ends ».
Concrètement, le chantier de dépollution, confié à l’entreprise Pyrotechnis, sera organisé en six phases successive :
Installation du chantier et renforcement de la délimitation du site de dépollution.
Élaboration d'un inventaire en triant à la main l'ensemble des munitions et des morceaux de ferrailles sur l'un des tas.
Sur les deux autres tas, la démarche sera un peu plus technique. L'un des deux tas, haut de 4,50 mètres, nécessitera l'utilisation d'une pelle mécanique avec grappin et surtout d'une cabine blindée.
L'objectif étant de diminuer sa hauteur pour permettre la construction d'un bunker.
C'est dans cette phase que le bunker sera construit pour terminer le tri du reste des déchets de munitions en toute sécurité pour l'environnement. Cette structure sera constituée de sacs de sable (cinq cents tonnes seront nécessaires) et d'une charpente métallique. Le tout recouvert de sacs de sables.
Là, l'opération finale, avant le démontage, consistera à trier les déchets de munitions à l'intérieur du bunker.
« Entre deux et cinq personnes travailleront au fur et à mesure des phases. Sur les carcasses d'obus simples à trier, une inspection visuelle se fait avec un endoscope. S'il y a un doute, là aussi, il sera procédé à un petit prélèvement. Par mesure chimique, on voit s'il y a une présence ou non de produit pyrotechnique » a confirmé Jean-Frédéric Dartigue Peyrou, de la société Pyrotechnis.
Déconstruction du bunker et repli du chantier. Mission accomplie...