Derichebourg : attention à la valorisation boursière !...
Le groupe Derichebourg est actuellement valorisé aux environs de 555 millions d'euros. Cela peut sembler raisonnable si l'on regarde le développement de son activité ces dernières années suite à la fusion de Penauille Polyservices et CFF Recycling. Mais, structurellement, c'est la branche recyclage qui est bénéficiaire. Or, même si la direction du groupe déclare que le plus bas conjoncturel est dépassé et que la reprise est en cours, il convient de rester extrêmement prudent sur la conjoncture des matières recyclées. Quant aux métiers de service, ils continuent d'être en décroissance. De quoi à continuer de fragiliser la structure financière de ce groupe dans les prochains mois...
Au 31 mars 2009 les capitaux propres du groupe Derichebourg ne s'élevaient plus qu'à 227 millions d'euros contre 420 millions une année auparavant. Le total du passif non courant s'élevait à 232 millions d'euros et surtout le passif courant atteignait 1432 millions d'euros. L'endettement net atteignait 855 millions d'euros. Autant dire que la marge d'actions est désormais faible.
Depuis cette période, la dégradation de la conjoncture s'est arrêtée. Le chiffre d'affaires annuel ( à fin septembre ) enregistre une baisse de 42,6 % à 2,43 milliards d’euros avec une baisse de l’activité moindre au quatrième trimestre, le recul atteignant 35,7 %. Les activités de services aéroportuaires et services aux entreprises ont résisté, avec des baisses respectives de 14,8 % et 4,8 % de leurs facturations sur l’exercice. Mais, l'amélioration des performances du pôle environnement est moindre. Entre juillet et septembre, son chiffre d’affaires est en retrait de 47,6 %, à 380,4 millions d’euros, et de 55,3 % sur l’exercice, à 1,36 milliard d’euros.
Alors, même si la forte perte au 31 mars de 167 millions d'euros est principalement le résultat de dépréciation sur des écarts d'acquisition concernant Multiservices et Servisair, rien ne laisse augurer d'un retour aux bénéfices à court, moyen terme en provenance de la branche recyclage.
De plus concernant Servisair et Multiservices, il est à craindre la continuité de la décroissance de leurs chiffres d'affaires et des difficultés de rentabilité durables. De là, une réelle possibilité que de nouvelles dépréciations sur la valorisation des participations et les écarts d'acquisition doivent être comptabilisés en 2010. Et si tel était le cas, compte tenu de la structure financière actuelle, cela fragiliserait grandement les équilibres du groupe.
Dans ce contexte, le niveau actuel de l'action semble bien trop élevé et la tendance baissière devrait durer. Certains analystes tels que ceux de la Société Générale ont réduit leur niveau de cours à 2,40 euros, contre 3,25 actuellement. Et pour Arkéon Finances, l'opinion est qu'il faut vendre avec un objectif de cours à 1 euro ! Alors, un conseil si vous suivez cette valeur en bourse, soyez très prudent.