Derichebourg : l'addition Penauille, de plus en plus salée !
La stratégie du groupe Derichebourg de devenir un acteur multiservices de l'environnement aux services aéroportuaires en passant par la propreté aux entreprises, le travail intérimaire... est en train de s'avèrer onéreuse pour les actionnaires. La bonne affaire, telle qu'elle était annoncée à l'époque de la reprise des activités du groupe Penauille Polyservices, est source de désilussions et de tracas qu'ils soient financiers, juridiques, économiques....
Daniel Derichebourg, président et principal actionnaire du groupe qui porte son nom, et son conseil d'administration, viennent d'arrêter les comptes semestriels consolidés au 31 mars 2009. Résultat des courses : un chiffre d'affaires en baisse de 38,9% à 1,2 milliard d'euros, un résultat opérationnel courant en perte de 30,6 millions d'euros et surtout une perte nette de 167,5 millions d'euros. Cela commence à faire des sous... Il y a, en tout cas, de quoi faire réfléchir quant à la stratégie de diversification du groupe, suite au rachat de Penauille Polyservices. A se demander, si cela n'est pas une source durable de "polypertes" !...
Principale raison de cette dégradation des comptes : le passage d'une provision pour dépréciation des écarts d'acquisitions pour un montant de 40 millions d'euros sur l'activité Servisair et de 76,8 millions d'euros pour l'activité Multiservices. De plus, les perspectives pour les métiers des services aéroportuaires ou multiservices ne sont guère favorables. Dans son communiqué, la direction indique que même si la saison d'été est toujours plus élevée dans le trafic aérien, " du fait de la crise, la réduction des plans de vols liée à la diminution anticipée des voyages touristiques pourrait impacter défavorablement ce second semestre, contrairement aux années antérieures." Et concernant les Multiservices , elle " devrait connaître une régularité de son chiffre d’affaires, une amélioration de la profitabilité étant escomptée" ( la prudence est de mise ! ).
Pour en finir, avec la "bonne affaire de Penauille", la direction de Derichebourg doit faire face à des litiges qui, pour le moment, ne lui sont pas des plus agréables : " En première instance, le groupe a été débouté de l’action pour dol qu’il a intenté à l’encontre de Jean- Claude Penauille suite à l’acquisition des titres JCP Participations. Cela s’est traduit par le décaissement sur le semestre de 40 M€, majorés des intérêts légaux. Le groupe a interjeté appel de cette décision." A cette affaire, il convient d'ajouter la procédure en délit d'initié engagée par l'Autorité des Marchés Financiers pour laquelle la direction indique qu'elle a déposé les mémoires en défense.
Finalement, l'addition Penauille est de plus en plus salée et compte tenu de la conjoncture on ne voit pas comment elle va s'alléger.
Du côté des services à l'environnement, pas de surprise. La crise fait son effet, et son chiffre d’affaires à 643,3 millions est en chute de 52,6% sous le double effet des volumes et des prix en baisse. "La brutalité de la crise a provoqué un effet stock négatif sur le premier semestre estimé à 25 millions d’euros, alors même que le stock représentait moins de 15 jours de ventes. L’EBE courant ressort à 7,1 millions d’euros, soit 1,1 % du chiffre d’affaires".Au niveau des perpectives, le groupe estime que le point bas, en termes de prix, a été atteint. Mais attention, cela signifie-t-il qu'en termes de quantités on pourrait continuer d'assister à une diminution des volumes traités. La direction se dit confiante mais prudente : " la demande en matières premières secondaires commercialisées par le groupe devrait progressivement reprendre, mais à un rythme incertain ".