Derichebourg : situation financière tendue ??
Conseil aux dirigeants... Soyez vigilant et prudent avec la communauté financière. Autant, elle est capable d'encenser rapidement et monter au Panthéon ses petits chéris...Qu'en cas de désillusion, elle condamne, sans mémoire ni regret, ses anciennes idoles. C'est ce qu'est en train de comprendre et très probablement à ses dépens, le patron actionnaire, Daniel Derichebourg ainsi que l'équipe dirigeante du groupe du même nom....
Si vous avez des envies d'achat en Bourse de valeurs vertes, ce n'est guère le moment d'acquérir des sociétés de recyclage et certainement moins encore, le titre du groupe Derichebourg qui n'est plus en odeur de sainteté dans la communauté financière.
Et pourtant, pour ceux qui ont un peu de mémoire, il y a encore quelques années, les analystes financiers applaudissaient l'action de la direction de Derichebourg. Elle avait réveillé " la belle endormie " du temps de CFF Recycling, ce qui avait valu l'honneur à Daniel Derichebourg le titre de meilleur manager de l'année. Les compliments ont continué au moment de la reprise de Penauille Polyservices en saluant un sens rare de l'opportunisme financier. Mais, le temps passant et la chute des cours des matières premières s'invitant à l'exploitation de ce groupe, le nombre de critiques ne cesse d'augmenter et les craintes d'assister à une déconstruction de l'édifice économique et financier bâti ces dernières années font jour.
Dernière analyse dans ce sens, celle d'Arkeon qui recommande de vendre avec un objectif de cours à 1,4 euro. Il vient de rédiger une note à destination de ses clients, dont le titre est évocateur : " la ferraille en enfer ". Il est très pessimiste quant à l'évolution financière du groupe. Selon lui, dans le contexte économique très difficile, les trois pôles (services aux entreprises, services aéroportuaires, environnement) du groupe devraient enregistrer un net repli de leurs activités. "La forte baisse du prix des métaux conjuguée à un effondrement des volumes traités depuis le début de l'exercice devraient faire fondre la rentabilité de pôle environnement que nous attendons en baisse de plus de 60%". Et, les perspectives ne sont guère encourageantes pour les deux autres branches, sans oublier la prise en compte du passif social.
Maintenant, l'effet de levier avec l'augmentation du taux d'endettement, risque de poser problème. Pour sa part, Arkeon Finance estime que le groupe ne devrait pas être en mesure de respecter ses covenants bancaires, sa dette nette à fin septembre 2008 s'établissant à près de 800 ME. Cela devrait entraîner le groupe à réfléchir dès à présent à une opération de refinancement. "Ce dernier étant actuellement difficilement réalisable sous forme de dettes uniquement, il y a fort à penser qu'une dilution potentielle de l'actionnaire soit à envisager dans un avenir proche ou que de nouvelles cessions d'actifs soient réalisées dans les prochains mois." Or tout le monde le sait bien, il est souvent bien onéreux de vendre dans un marché baissier.