Des décharges françaises sous le feu des critiques
En l’espace de 5 jours, plus de 19 000 personnes ont signé sur Change.org une pétition pour que le Gouvernement "ouvre les yeux sur le scandale des décharges françaises" dénoncé dans Super Trash, un film de Martin Esposito qui a passé 18 mois dans la décharge de la Glacière à Villeneuve-Loubet près de Nice, et a été témoin de nombreuses pollutions et abus dans la gestion des déchets (voir notre article)...
L’Association Greenpride et le Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) se sont associés aux représentants d’associations locales pour lancer un appel au Président François Hollande, au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et au Ministre de l'Ecologie Philippe Martin. "Nous voulons que nos plus hauts représentants ouvrent les yeux sur ce qui se passe dans les décharges françaises. Nous leur demandons de faire un premier pas symbolique en regardant le film Super Trash, et en acceptant de nous recevoir pour regarder la réalité en face et discuter des solutions possibles", expliquent Elise Vertier, de l’association Greenpride, et Delphine Lévi Alvarès, du Cniid.
Le texte de la pétition explique que le cas présenté par Martin Esposito dans Super Trash n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres, avant de citer 3 exemples de pollutions liées à des décharges en Seine-et-Marne, dans les Bouches-du-Rhône ou dans le Var. "La décharge que Martin Esposito a filmée n’est pas un cas isolé. De nombreux collectifs citoyens témoignent exactement des mêmes problèmes, ailleurs en France, dans l’indifférence la plus totale. Le territoire français compte près de 250 décharges, dans lesquelles sont enfouies chaque année 24 millions de tonnes de déchets. Conflits d’intérêts, non-respect des lois, responsables politiques corrompus, fuites toxiques, enfouissement de produits dangereux... La réalité dépasse la fiction", indique le texte.
Cette mobilisation rapide a lieu alors que lundi 2 septembre, les responsables du collectif contre la décharge de Nonant-le-Pin étaient reçus par le directeur de Cabinet du Ministre de l’Ecologie, Gilles Ricono, au sujet du centre d’enfouissement de résidus de broyage automobile et industriels de GDE, qui met en péril les terres d’élevage et les activités socio-économiques implantées depuis des siècles autour du cheval et de l’agriculture (voir notre dépêche). "Le Gouvernement est très embarrassé, mais il tarde à agir", a confié Noëlle Sandoz, Présidente de l'association Nonant Environnement, au Journal Le Monde en sortant de cette rencontre.
"La Conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochains a prévu d’aborder la thématique de la transition vers un modèle économique circulaire. Cependant, nous espérons qu'elle n'ignorera pas le scandale des décharges françaises au risque de devoir gérer de sérieux problèmes sanitaires et environnementaux", concluent Elise Vertier et Delphine Lévi Alvarès. En mai dernier, une pétition lancée par Greenpride sur Change.org avait déjà permis de lancer le débat de manière inattendue sur la surconsommation de tapis rouge au Festival de Cannes (voir notre brève). Près de 10 000 personnes avaient signé et l’association avait été reçue par Thierry Frémaux, Délégué général du Festival, avec qui elle poursuit aujourd’hui le dialogue afin de tenter de faire du Festival de Cannes un événement plus éco-responsable.