Des déchets chimiques suisses dans un champ alsacien
La semaine dernière, plus de 600 tonnes de déchets toxiques ont été découverts dans un champ de maïs près d'un village alsacien frontalier avec la Suisse. C’est un agriculteur d'Hagenthal-le-Bas (Haut-Rhin) qui, au cours d’un labourage, a par hasard déterré les premiers déchets mélangés à des gravats. Laissés en terre depuis près de 40 ans, ils proviendraient de l’industrie chimique bâloise...
Les matériaux excavés, clairement reconnaissables comme déchets chimiques, dégagent des odeurs fortement nauséabondes faisant penser à la présence de nitrobenzène, un produit toxique pour le sang et le système nerveux. L'inquiétude concerne donc principalement le risque d'écoulement de ces déchets dans les eaux souterraines
Un chantier de dépollution a été mis en place dès lundi dernier par le Groupement des industries chimiques bâloises (IGDRB), qui exploite la décharge du Letten à proximité. Pour l’instant, plus de 600 à 650 tonnes déchets solides auraient été déterrés sur 5 mètres de profondeur. Selon l’AFP, il n'est pas encore possible d'estimer la quantité totale enfouie, car les travaux de creusement vont encore se poursuivre pendant plusieurs jours. Le chantier est supervisé par Antéa, bureau d’études français mandaté par la DRIRE pour analyser les déchets découverts.
Greenpeace est intervenue auprès de la Sous-préfecture de Mulhouse et du Service de la Protection Civile, et est présente sur place depuis mercredi dernier (14 mars) pour surveiller les travaux.
L'association écologiste a indiqué avoir trouvé des déchets similaires en février 2005 en plein air dans la forêt voisine et a fustigé "l’attitude dilettante et imprudente de la chimie bâloise"... "Elle a cru qu'un nettoyage superficiel et le recouvrement par de la terre saine suffiraient, elle a fait commencer les travaux sans protection ni masques à gaz pour les ouvriers. Et elle creuse de plus en plus profond", a indiqué le responsable chimie de Greenpeace, qui a réclamé un "projet d'assainissement global" du site. L'association a ainsi exigé l’arrêt immédiat des opérations avant d’avoir la certitude qu’elles ne présentent aucun danger pour les ouvriers du chantier et les riverains.
sources : AFP, Greenpeace