Des poulaillers réducteurs de déchets dans le Gers
L'animal peut se mettre au service de l’environnement ; de nombreuses régions françaises ont ainsi adopté depuis quelques années l’éco-pâturage, avec des ovins qui assurent la tonte des espaces verts de manière naturelle. Dans le Gers (32) se développe aujourd'hui une nouvelle pratique à fort éco-potentiel : des poulaillers "Ecodesign", réducteurs de déchets. En 2015, les poules n'ont toujours pas de dents, mais leur solide appétit peut contribuer à préserver l'environnement, sachant qu'elles peuvent "picorer" près de 8 kg de déchets organiques par mois...
La société Gasco, filiale du Groupe Gersycoop, a été choisie par le Conseil Général du Gers et Trigone, Syndicat mixte de traitement des déchets, pour équiper les maisons de retraite du département. Spécialiste de la basse-cour, l’entreprise gersoise fournit dans un premier temps 3 établissements. Les EHPAD (Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) de Fleurance, Mirande et Vic-Fezensac vont bénéficier d’un dispositif qui comprend pour chaque site 2 ou 3 "lofts" (le poulailler lui-même, conçu pour héberger un duo de poules), une mangeoire, un abreuvoir, mais aussi des aliments bio.
Une expérimentation préalable menée par le Syndicat auprès de 80 familles gersoises a montré que 2 poules ont la capacité d’absorber 15 kg de déchets organiques par mois, soit une réduction de près de 20% du volume de la poubelle (un habitant du Gers produit en moyenne 255 kg de déchets par an). A l’échelle des 3 premiers établissements, c’est un total d’environ 1,5 tonne qui va ainsi pouvoir être retiré de la collecte et du traitement, ce qui représente une économie substantielle pour la collectivité.
Outre les gains conséquents sur les plans environnemental et financier, le dispositif comporte également un volet fort en termes de lien social. En effet, pour les résidents des maisons de retraite, retrouver un contact quotidien avec le monde animal est un facteur d’équilibre et de bien-être. Pour les patients atteints d’Alzheimer, notamment, la présence d’animaux est considérée comme stimulante, susceptible de favoriser le souvenir d’expériences passées.
Fort de cette expérience et de son avance sur un marché encore émergent, Gasco va développer des offres adaptées pour tout type d’établissements collectifs, ainsi que pour les particuliers. "Les collectivités, mais aussi les familles qui vivent en milieu rural ou rurbain : tout le monde peut gagner à adopter cette pratique innovante et éco-responsable. Nous sommes convaincus que nos poulaillers sont promis à un bel avenir", indique Jean-Jacques Peyret, Président de Gasco.