Directive emballage : il n’y a pas de quoi s’emballer
Réunion au sommet aujourd’hui même, du Comité d’évaluation des emballages dans le cadre du Ministère de l’écologie. Alors qu’une Directive sur la déréglementation des emballages est actuellement en seconde lecture au Parlement européen, des associations se manifestent afin d’alerter les pouvoirs publics sur les conséquences possibles du projet...
La Directive offrira la possibilité aux « entreprises de produire des marchandises dans une gamme potentiellement infinie de formats » pour « permettre de répondre plus facilement aux besoins de plus en plus divers des consommateurs et à garantir leur libre choix, tout en optimisant la concurrence dans l'industrie ».
Ce projet peut permettre de réduire les emballages en faisant correspondre au plus proche les contenus des produits à leurs emballages (contrairement à des boites à 1/3 vides, fréquemment rencontrées dans nos magasins). Mais le contour extrêmement flou de cette directive risque d’entraîner l’apparition de nouveaux produits à portion individuelle et engendrer ainsi beaucoup plus de déchets d’emballages. Beaucoup de portions uniques ont créé des besoins inutiles (dosettes de sucres, parts unitaires de fromage, de biscuit sur-emballé..), qui de surcroît déresponsabilisent le consommateur, en feignant l’absence d’enjeux liés au problème de la surproduction de déchets. Sans encadrer les problèmes de sur-emballage, cette directive s’apprête à en libéraliser la diffusion !
La directive sur la déréglementation des emballages pourrait également engendrer des surplus d’emballages dans l’unique but marketing de rendre le produit plus attractif, sans tenir compte de la quantité d’emballages, comme c’est le cas par exemple pour les brosses à dent.
Ce sont les raisons pour lesquelles les associations Agir pour l’environnement, France Nature Environnement, les Amis de la Terre et le CNIID refusent de voir encore une fois les enjeux environnementaux passer en dernier lors de la conception d’emballages. Toutes estiment que le nouveau projet de directive sur la déréglementation des emballages doit être suivi de près par les pouvoirs publics ; elles appellent donc les pouvoirs publics à responsabiliser les producteurs d’emballages et à contrôler fermement la bonne mise en œuvre des textes relatifs à la prévention des déchets (ce qui n’est actuellement pas fait !).