Directive sur les sols pollués : la France passerait-elle le texte au nettoyage à sec ???
Alors que la France s'apprête à prendre la présidence de l'Union Européenne, son administration apporte les dernières retouches à un projet de directive portant sur la pollution des sols. L'opération est simple : bloquer la discussion de ce texte en présentant aux autres Etats membres une version jugée inacceptable. Dans son état actuel, la fédération France Nature Environnement ne se fait guère d’illusions sur l'utilité de cette directive en matière de protection des sols. En clair, pour elle, le texte n'impose pas la moindre contrainte en matière de prévention ou de dépollution et se contente d’inviter les Etats européens à adopter de bonnes pratiques !
Rappelons que, selon un rapport de la Commission européenne, près de 50% des sols européens sont, au choix, pollués, érodés, victimes de l’urbanisation massive ou de la désertification.
Arnaud Gossement souligne que "les lobbys ont déjà gagné sur un point : que l'on parle le moins possible d'un texte pourtant essentiel. En effet, à quoi cela sert de discuter d'objectifs ambitieux en matière de dérèglements climatiques sans s'en donner les moyens. La protection des sols est un impératif écologique et la condition pour une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre."
Pour FNE, l'argument tenant aux coûts d'une application de cette directive sur les sols est certainement le plus pauvre. Si certains lobbys très actifs, chiffrent à 5 milliards d'euros le coût du dépistage des sites pollués, FNE demande à ce que soit évalué le coût financier, sanitaire, environnemental faramineux de l'inertie.
L'association précise par ailleurs que le sauvetage de ce texte est une priorité absolue pour la présidence française de l'Union européenne. Elle demande à ce que MEEDDATT rende public rapidement un texte ambitieux et acceptable par les autres Etats de l'Union Européenne.