Dofasco : Arcelor en position de faiblesse par rapport à ThyssenKrupp
En annonçant hier une offre d'achat à 63 dollars canadiens par action, le sidérurgiste allemand, fort du soutien du Conseil d'administration de Dofasco, s'est tout simplement aligné sur l'offre d'Arcelor. Les dirigeants canadiens ont aussi déclaré à leurs actionnaires que l'offre de ThyssenKrupp était moins conditionnelle que celle d'Arcelor. Cela valorise dans les deux cas le sidérurgiste canadien à 3,65 milliards d'euros. Mais quelque soit la suite des évènements, il faut tenir compte que les synergies industrielles ne sont pas les mêmes (voir précédent rédactionnel) et que si Arcelor l'emportait, il aurait un coût supplémentaire de 100 millions de dollars canadiens compte tenu d'une clause de dédommagement applicable si l'offre allemande échouait...
Est-ce la dernière manche de la bataille qui opposent ThyssenKrupp et Arcelor en vue de la prise de contrôle du sidérurgiste canadien Dofasco. C'est possible si l'on s'en tient à la faiblesse de la surenchère d'Arcelor sur la première offre de ThyssenKrupp. Elle n'a été que de 1,50 dollar canadien, ce qui représente une augmentation d'un peu plus de 2%, alors que la première offre était supérieure de plus de 50% au cours de bourse, et qu'en réponse celle de ThyssenKrupp était supérieure de 5,50 dollars canadiens. Cela illustre bien la prudence d'Arcelor au niveau financier, alors que selon certains analystes le deuxième groupe sidérurgiste mondial aurait la possibilité d'offrir jusqu'à 70 dollars canadiens sans impact dilutif sur ses résultats. Et cette prudence, est peut-être liée au manque de soutien de la part des dirigeants de Dofasco.
D'ailleurs tout en ayant lancé une offre inamicale, Guy Dollé déclarait dans le communiqué du 23 décembre "Arcelor est ouvert à des démarches de la part du Conseil d'administration de Dofasco ou d'une autre partie visant à mener à terme l'acquisition à ce niveau de prix attrayant pour les actionnaires de Dofasco."
Maintenant, si l'on se réfère au marché boursier, on constate que le titre est depuis longtemps à un niveau voisin de 64 dollars canadiens, soit une valeur légérement supérieure aux offres. Et cela signifie que certains estiment qu'il y a une marge de manœuvre de surenchère pour les deux parties. Dans ce cas de figure, la bataille boursière ne serait pas terminée...