Dominique Maguin rend hommage à Jacques Tapiau
Au lendemain du décès de l'ancien président fondateur de la CFF, Compagnie française des Ferrailles, nous avons sollicité le président du BIR, Bureau International du Recyclage, qui a bien connu Jacques Tapiau, professionnel hors du commun et reconnu comme tel par l'ensemble de ses pairs.
Il nous livre, à chaud, quelques souvenirs et aussi ses impressions sur les conséquences des actions menées tout au long de sa carrière par ce récupérateur, ultra moderne avant l'heure, qui avait bien compris qu'il était nécessaire de devenir recycleur...
Un très grand professionnel vient de disparaitre...
C’est un visionnaire qui vient de s’éteindre, un homme des Métalliques qui a réalisé, avant les autres, l’importance que nos métiers du recyclage allaient avoir dans l’approvisionnement de l’industrie mondiale de la sidérurgie et des fonderies.
Dès le cœur des années cinquante, il va décider de constituer avec d’autres professionnels un grand groupe français : ils créent ensemble la Compagnie Française des Ferrailles. C’est le début d’une histoire extraordinaire et le regroupement d’entreprises en Ile de France, mais aussi dans toute la France.
Moins de dix ans plus tard, ce sera l’introduction en Bourse et le coup d’accélérateur dans l’industrialisation des sites d’exploitations avec l’investissement dans des broyeurs… Un nouveau coup de génie, qui va donner des ailes à l’entreprise.
La CFF, sous la houlette de Jacques Tapiau, va alors se développer à l’international, en Europe mais aussi aux États-Unis, au Mexique et devient une référence mondiale.
Acteur incontournable, négociateur hors pair, Jacques Tapiau avait tissé des liens puissants avec les grands consommateurs, qu’il a eu dans son conseil, et les grandes sources d’approvisionnement de son groupe.
Après quarante années d’un développement infatigable et au pas de course, Jacques Tapiau et ses actionnaires cèderont la majorité de leur capital à Daniel Derichebourg, puis début 2000 Monsieur Jacques Tapiau et son fils Jean-Louis cèderont le solde de leur participation au nouveau « patron » du groupe.
Depuis, la Compagnie Française des Ferrailles est devenue le Groupe Derichebourg et l’histoire se poursuit…Mais rien n’aurait été possible sans le talent et la clairvoyance de celui qui a porté le développement de l’entreprise avec passion et ferveur.
Jacques Tapiau nous a quitté. Un seigneur de nos métiers disparait.