Droits d'émission de CO2 : de bonnes affaires par temps de crise

Le 25/02/2009 à 17:06  

Droits d'émission de CO2 : de bonnes affaires par temps de crise

Emissions de co² Et Viva Espagna ! L'Espagne, mauvais élève de Kyoto, commence à acheter des droits à polluer. En interne, la situation est plus compliquée. En effet, Ismaël Romeo, le directeur général de Sendeco2 (1), la bourse du CO2, est formel : l'industrie lourde espagnole, tout particulièrement celle liée au secteur de la construction (briqueteries, cimenteries, ...) a encaissé l'an dernier, 4 à 500 millions d'euros en vendant les droits d'émission de 20 a 25 tonnes de CO2.

L'Espagne vit une contradiction : c'est le pays développé qui s'éloigne le plus des objectifs marqués par le protocole de Kyoto et c'est, en même temps, le pays souvent cité en exemple pour son système d'énergies renouvelables. Et c'est fort de ce dernier atout que l'Espagne, qui a soutenu avec le Danemark, l'initiative allemande de pousser à la création de la nouvelle agence internationale des énergies renouvelables, l'IRENA, souhaite en obtenir le siège, en concurrence avec l'Inde, l'Autriche, le Danemark ou l'Allemagne.

Ce rapport s'attache à faire le point, type par type, sur les énergies renouvelables en Espagne, en mettant l'accent sur les efforts en matière d'innovation.
Ces droits ont été vendus à des entreprises du domaine énergétique (électriciens, raffineurs) et a des investisseurs internationaux. Cette situation est le résultat un peu inattendu de la crise financière et de la crise immobilière particulièrement virulente en Espagne : baisse de production donc droits de polluer a revendre et crise de liquidité du secteur financier qui fait qu'il est plus rentable de vendre des droits a polluer que d'emprunter.

Est-ce une prime indue aux entreprises qui licencient, voire même qui ne maintiennent plus qu'une activité symbolique pour avoir le droit de revendre leur droit ? Le directeur de Oficemen, qui regroupe les producteurs de ciment espagnols, nuance : dans ce secteur, affirme-t-il, près de 600 millions d'euros ont été investis pour améliorer les procédés de production et réduire "pour de bon" les émissions. Son souhait : que les droits a polluer manquent et qu'il faille même en acheter ; ce serait un marqueur de reprise du secteur. Manifestement, on n'en est pas là du tout.

Pour en savoir plus, contacts : http://www.sendeco2.com/francais.php

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Sources : El Pais du 19 janvier 2009