Du biocarburant à partir de déchets graisseux : il fallait y penser !!!
Quelle énergie au sein de l’équipe du département « Systèmes énergétiques et environnement » de l’Ecole des Mines de Nantes qui a récemment mis au point, après trois ans de recherche, un procédé de retraitement des déchets graisseux qui pourront être utilisés comme biocarburant… Deux doctorants, particulièrement impliqués dans cette découverte, "mettent le turbo" et envisageraient de créer leur société d'ici la fin de l'année... Le déchet graisseux pour mettre du beurre dans les épinards... Il fallait y penser !!!
Les biocarburants sont des carburants d’origine agricole. Ils sont obtenus à partir de matières organiques végétales ou animales, appelées biomasse et utilisés dans les moteurs. Les biocarburants sont des énergies renouvelables qui contribuent à diminuer certains impacts globaux comme l’effet de serre. De plus, ils représentant un élément de réponse à l’augmentation du coûts des carburants et à la baisse des réserves pétrolières.
Le secteur agro-alimentaire produit 400 000 tonnes de déchets par an : déchets organiques (graisses animales) et carbonés (déchets de bois, végétaux) difficiles à traiter et à valoriser.
Le Grand Ouest concentre à lui seul 50% de l’industrie agro-alimentaire française.
Grâce aux travaux de recherche réalisés par l’Ecole des Mines de Nantes, il est maintenant possible de faire tourner avec de légères modifications des moteurs diesel stationnaires à partir de graisses animales et des moteurs à gaz légèrement modifiés à partir des déchets carbonés.
Ces trois années de recherche sur cette thématique sont d’ores et déjà valorisées par le dépôt d’un brevet « combustible liquide et procédé de production d’un tel combustible ».
Réduction des impacts environnementaux et maîtrise de l’énergie
Le bilan environnemental de ces biocarburants est indéniable : les émissions nocives sont réduites de 80% par rapport à un carburant usuel utilisé pour un moteur diesel classique.
Ce procédé réduit le coût de traitement des déchets et celui de la facture énergétique. Il doit par ailleurs permettre aux entreprises de produire elles-mêmes leur énergie avec un système de cogénération.
Deux doctorants, Luc Gerun et Antony Keriheul, impliqués dans cette recherche, envisagent de créer d’ici la fin de l’année une entreprise baptisée S3D (Solutions pour les Déchets et le Développement Durable).
Elle proposerait aux entreprises et aux collectivités un ensemble de services pour optimiser le traitement des déchets organiques et leur consommation d’énergie.
Grâce à Atlantpole, qui appuie la création d'entreprises innovantes, les deux ingénieurs envisagent de conclure un partenariat avec les équipementiers producteurs d’installations de cogénération. Dans un premier temps l’incubation est prévue à l’Ecole des Mines de Nantes.
Les perspectives de développement sont importantes dans la mesure où le marché des gazogènes est (par exemple) en pleine expansion en Inde et en Chine…