Le projet de fusion entre les deux éco-organismes qui "couve" depuis des mois a reçu l’autorisation de l’Autorité de la concurrence suite à une décision rendue hier, 3 avril. Leur rapprochement vise à développer l’éco-conception, optimiser la collecte, le tri et le recyclage et renforcer la compétitivité des filières emballages ménagers et papiers.
On a un peu de mal à imaginer les collectivités locales soulagées par l'annonce commune des deux éco-organismes qui déclarent leur volonté "de mettre en œuvre un plan industriel ambitieux et une politique d’investissements en vue de développer l’efficacité économique et environnementale de l’ensemble des filières emballages ménagers et papiers", quand ces mêmes collectivités passent leur temps et depuis un certain temps à affirmer et réaffirmer que les éco-organismes opèrent davantage au bénéfice des metteurs en marché qu'au profit de la REP telle qu'elles la conçoivent. Mais bon... Il est en tout cas question au titre du discours officiel, de "développer l’éco-conception et la prospective sur les matériaux avec les entreprises, accompagner les collectivités territoriales et les opérateurs dans un plan industriel de modernisation et de rationalisation du dispositif, innover et déployer de nouvelles solutions de collecte dans les villes, le tout en simplifiant et en étendant à tous les emballages ménagers le geste de tri des Français", et ce via un rapprochement qui couve depuis des mois (voir Eco-emballages et Ecofolio resserrent les liens).
Ce rapprochement "doit également permettre d’offrir une meilleure qualité de service et de conseil aux metteurs sur le marché et aux collectivités territoriales, par une simplification des démarches administratives (si cela s'avérait, ce serait une bonne chose, la complexité des provcédures atant de longue date dénoncée par les collectivités qui bénéficient des aides), de développer une offre diversifiée et adaptée selon les besoins spécifiques de chaque entreprise, mais aussi de renforcer des liens avec les parties prenantes et la mise en œuvre d’expérimentations conjointes et innovantes en faveur du tri et du recyclage".Le rapprochement d’Eco-Emballages et d’Ecofolio doit officiellement "permettre des synergies industrielles et des gains d’efficacité significatifs au profit de nos clients et de l’ensemble des parties prenantes pour développer le tri et le recyclage au meilleur coût", selon Philippe-Loïc Jacob, qui préside Eco-Emballages, tandis que Laurent Francony, le Président d’Ecofolio, rappelle que "l’économie circulaire au quotidien, c’est penser déchets quand nous produisons, et penser ressources quand nous traitons ces derniers". L'ensemble du discours laissant entendre qua tout va aller de l'avant, voire mieux.
Toujours est-il qu'hier, 3 avril, l’Autorité de la concurrence a autorisé le rapprochement des deux entités éco-organisées, mais sous réserve d’engagement (qui seront accessibles sur le site Internet de l’Autorité de la concurrences), cette autorisation s'inscrivant en effet, dans le contexte que l'on sait : l'ouverture à la concurrence des filières REP emballages ménagers et papiers.
Il reste que le rapprochement sera soumis aux votes des Assemblées Générales des deux entités (d’ici fin juin 2017), et que cette "nouvelle gouvernance représentera l’ensemble des metteurs sur le marché, concernés au titre des REP papiers et/ou emballages ménagers, et le poids économique de leurs contributions". Nul doute que ce nouvel épisode sera propice à des débats, les collectivités locales ne manqueront pas de réagir à la nouvelle donne qui se profile.