Eco-Emballages : tout n'est pas dit...

Le 19/02/2009 à 19:47  

Eco-Emballages : tout n’est pas dit...

questions C’est bien le problème que pose le Cercle National du Recyclage à propos de la gestion financière désastreuse de l’éco-organisme. Aussi, l’association rejette t-elle la position commune, ne serait ce que pour ne pas voir trop vite enterrée une affaire on ne peut plus sérieuse qui mérite que l’on gratte encore un peu…

Lumière s’il vous plaît !

La commission consultative « emballages ménagers » paraît clore le dossier de la gestion calamiteuse de la trésorerie d’Eco-Emballages par l’adoption d’une « position commune ». Or ce texte ne fait que poser de nouvelles questions.

Le Cercle National du Recyclage s’est opposé au principe même de cette « position commune », le rôle de la commission n’étant pas de statuer sur cette affaire.

La « position commune » donne en outre, une image du dossier non conforme à la réalité en affirmant par exemple que les placements sur des fonds de fonds étrangers « ont été réalisés unilatéralement par des membres de la direction générale, sans information du conseil d’administration ». Or, ces placements sont mentionnés en toutes lettres, chaque année, depuis 2003, dans les bilans financiers présentés aux administrateurs et approuvés par eux à l’unanimité depuis l’origine d’Eco-Emballages. On ne peut que se réjouir de ce positionnement qui rejoint notre analyse des choses (voir Eco-emballages : ça craint pour Hérodin ; et Du blé à l'ombre? Des pertes sèches? La parole est à la défense!)

logo CNR Le CNR s’interroge aussi quant à savoir comment des placements à risque dans des paradis fiscaux ne rapportent pas le gros lot... En clair : pourquoi donc placer ses noisettes aussi loin, si c'est pour des cacahouètes ? L’écureuil ferait aussi bien l’affaire…

« Notre interrogation est d’autant plus pressante quand on sait qu’une des caractéristiques principales des paradis fiscaux est leur opacité et la faculté qu’ils offrent de générer de l’argent échappant à tout contrôle ».

(…)

« Nous demandons donc qu’une enquête approfondie soit menée sur la gestion des fonds d’Eco-Emballages. Pour être complète, cette enquête ne saurait se limiter aux seuls aspects visibles du dossier »… Traduisez : y aurait-il de la rétro commission dans l'air? Et donc de l’enrichissement personnel ?

Auquel cas, d’un point de vue juridique, on n’est plus du tout dans le même registre…

Dans ce contexte, le Cercle National du Recyclage « invite les associations de défense des consommateurs à réfléchir aux éventuelles poursuites judiciaires auxquelles cette affaire pourrait donner lieu ».

Et de rappeler que les recettes d’Eco-Emballages proviennent des contributions versées par les metteurs sur le marché, lesquelles sont fatalement répercutées sur les prix à la consommation et donc sur le porte monnaie du consommateur...

De là à considérer que ce sont les consommateurs qui vont devoir payer, encore, pour compenser les pertes au cas où on augmente les contributions, il n’y a pas loin. Qu’on y prenne garde !

Ceci pose, une nouvelle fois, la question du statut juridique des éco-organismes.

L’Etat propose d’instaurer, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, un contrôleur d’Etat au sein des éco-organismes. La commission consultative « emballages ménagers » demande pour sa part une ouverture des conseils d’administration des éco-organismes à des « membres associés » issus des différentes parties prenantes (associations de protection de l’environnement, de défense des consommateurs, d’élus locaux, organisations professionnelles du secteur du déchet…).

Une présence sans pouvoir ou un contrôleur sans moyen, dans l’un et l’autre cas il ne s’agirait que de palliatifs qui laisseraient entier le problème de fond : la gouvernance des Eco-organismes.