Eco-gestion des déchets : Paris innove
Depuis des années, sous l’impulsion de Bertrand Delanoë, la Ville de Paris inscrit ses actions dans une démarche étroitement liée au développement durable et ce, dans bien des domaines : transports propres, utilisation des EnR (Energies Renouvelables), réduction des pollutions et des nuisances... Cette préoccupation est également au coeur des activités de collecte et de traitement des déchets, avec un triple objectif : prévention et recyclage des déchets, diversité des traitements, nettoyage et préservation de l’espace urbain...
En 2010, Paris va plus loin et s’engage dans 2 expérimentations innovantes :
le transport par voie fluviale du verre collecté vers les centres de recyclage, en fonction des écobilans obtenus selon différents itinéraires, pour réduire les émissions de GES (Gaz à Effet de Serre) et le flux des camions ;
l’utilisation de nouveaux carburants, et notamment de produits à base d’huiles alimentaires usagées pour les engins du service technique de la propreté : une façon astucieuse de nettoyer tout en recyclant les déchets.
Le recyclage du verre est intéressant à plus d'un titre : il permet de préserver les ressources naturelles et énergétiques, mais aussi de limiter les émission de GES. On estime en 2008 que les 112 400 tonnes de verre collectés en 2008 sur le bassin du Syctom (dont 61 846 tonnes à Paris) ont économisé 78 184 tonnes de sable, 60 696 m3 d’eau, 44 960 tonnes de CO2 et 123 140 MWh d'électricité. Cette collecte s’inscrit dans le cadre du PREDMA (Plan Régional d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés) de l'Ile-de-France, dont l’objectif de recyclage des emballages ménagers à l’horizon 2019 est fixé à 75%.
Chaque année, 2 500 trajets par camions sont nécessaires pour transporter le verre collecté des plateformes de stockage vers le centre de traitement à Rozet Saint-Albin, dans l’Aisne (02). Une première expérimentation a été menée en février 2008, qui a montré des difficultés à garder une bonne qualité de verre après les différentes phases de transport, chargement et déchargement. En effet, si le verre est trop cassé au cours des chargements et déchargements et de son transport, il ne peut plus être recyclé. Ces essais reprennent pour définir, en partenariat avec Eco-Emballages, les meilleures conditions technico-économiques préservant la qualité du verre (modes de conditionnement, aménagements portuaires, infrastructures à envisager), montrer les implications financières et réaliser un bilan environnemental comparatif des modes de transport routier et fluvial.
2ème expérimentation innovante : l'utilisation de carburants à base d’huiles alimentaires usagées. Dans le cadre de son Plan Climat, Paris a eu le souci d’imposer dans les cahiers des charges le recours à des motorisations les moins émettrices de GES. Depuis le 1er octobre 2009, la mise en oeuvre de la nouvelle norme européenne "Euro 5" (plus exigeante : 2 gr/kWh maximum d’émissions d’oxyde d’azote), l’impact environnemental des véhicules essence ou diesel est sensiblement équivalent à celui des véhicules lourds au GNV (Gaz Naturel pour Véhicule). Elle évite en outre les inconvénients liés à la motorisation gaz comme l’émission de CO2 et les inévitables fuites de méthane.
L’arrivée d’agrocarburants de seconde génération, c'est-à-dire fabriqués à partir de résidus végétaux ou d’huiles recyclées (produits qui n’entrent pas en concurrence avec la culture de plantes destinées à l’alimentation humaine) permet de diminuer d’environ 25% les émissions de GES par rapport à un carburant conventionnel. C’est ainsi qu’un véhicule "Euro 5" alimenté en diester 30 (intégrant des agrocarburants de seconde génération) apparaît plus respectueux de l’environnement qu’un véhicule au GNV, et permet de recycler les huiles alimentaires au lieu de les rejeter en égouts. C’est pourquoi la Ville de Paris s’engage dans cette expérimentation pour ses engins de lavage municipaux.