Ecofolio a couché sur le papier, le barème éco-différencié
Une nouvelle tendance a vocation à se développer : le « papier écologiquement responsable »… étant entendu, soyons clairs, que ce n’est pas tant le papier (et sa fabrication) qui pose problème, mais bien évidemment ce qu’on lui colle dessus. Encres, pelliculages et encollages, peuvent en effet perturber le recyclage à venir de cette matière noble… D’où des démarches qui ont été entamées il y a déjà quelques années par les industriels concernés, afin de réduire, voire de progressivement éliminer certaines substances, et de revoir la composition de nombreux produits (tout en fournissant la qualité souhaitée). L’éco-organisme a néanmoins établi un barème éco-différencié, afin de booster des démarches entamées ou non encore initiées, de sorte à construire une politique collective servant la filière…
Le barème éco-différencié (BED) a été mis en place en concertation avec l’ensemble des acteurs composant la filière papier, afin d’inciter les entreprises et les administrations à éco-concevoir leurs produits, ce qui permet de dire qu’il bénéficie d’un large consensus ; c’est peut-être le partage de cet objectif commun qui permet à l’éco-organisme en charge de la REP papier, d’annoncer une hausse de 11% de la vente des papiers dits « écologiquement responsables »… et d’indiquer qu’en 2014, « le BED a permis d’augmenter la part des papiers éco-conçus, qui atteint 55% contre 49% en 2013 ». Selon Ecofolio, ce barème « rend le recyclage des papiers plus facile pour l'industrie et développe l'usage de papiers recyclés ».
De manière concrète, ce barème, qui porte sur tous les papiers mis sur le marché en France, hors presse et édition (qui ne sont pas assujetties à l’éco-contribution), permet de mesurer chaque année les progrès réalisés dans l’éco-conception des papiers et incite les adhérents d’Ecofolio à promouvoir des papiers imprimés plus faciles à recycler, dont l’origine est connue, via un système de bonus/malus appliqué à leur éco-contribution : près de 2 millions de tonnes de papiers en France seraient désormais concernées par une démarche d’éco-conception.
Le BED agit sur deux propriétés des papiers : l’origine de la fibre (papier recyclé, papier dont l’origine des fibres est connue, papier sans traçabilité) et l’utilisation ou non d’élément perturbateurs du recyclage tels que certaines colles ou encres, voire des pelliculages ou des blisters. Résultat ? Ecofolio déclare avoir enregistré une progression de 25% de l'utilisation de papiers issus de fibre recyclée (20% des papiers en 2014 contre 16% en 2013)… ce qui tendrait à démontrer « l’investissement des entreprises et des administrations, qui ont fortement amélioré en 2014, leur gestion responsable des papiers ».
Eco-concevoir, c’est penser avant, « à l’après » : cette façon d’envisager le produit rend très souvent possible une réduction de coût du recyclage des papiers, ce qui permet « à l’industrie concernée, de gagner en efficacité et en rentabilité »…Etant entendu que l’on a compris aussi que pour les adhérents de l’éco-organisme un papier éco-conçu est un papier bénéficiant d’une éco-contribution en baisse.
Dans ce contexte, la R&D est plus que jamais orientée vers la recherche de produits de remplacement des éléments perturbateurs du recyclage, comme de nouvelles colles facilement recyclables. C’est si vrai que l’éco-organisme confirme que 65% des tonnages de papiers comportant en 2014 des éléments perturbateurs du recyclage font déjà l’objet d’une recherche financée par Ecofolio.