Dans un communiqué, Aluminium France livre ses remarques concernant la publication de la Feuille de route pour une économie 100% circulaire (FREC), publiée la semaine passée par le Gouvernement (voir notre exposé), mettant notamment en avant que l’industrie de l’aluminium s’engage dans la réduction de ses impacts sur l’environnement et le développement du recyclage, et ce depuis de nombreuses années...
Pour rappel, Aluminium France est l’organisation officielle qui, comme son nom l'indique, représente l’industrie de l’aluminium en France auprès des pouvoirs publics, de l’administration et de la société civile. Elle rassemble les producteurs français d’alumine et d’aluminium primaire, les acteurs de la première transformation (laminage, filage, fonderie, forge), les recycleurs et affineurs d’aluminium et les équipementiers.
En premier lieu, l'organisation décrit une filière de recyclage opérationnelle mais qui "souffre" d'une insuffisance de matière : les déchets. Plus de 50% de l’aluminium produit en France provient de déchets recyclés (420.000 tonnes d’aluminium primaire et 500.000 tonnes d’aluminium recyclé produites en 2017) et 75% de l’aluminium produit depuis toujours est encore en cours d’utilisation ; son immobilisation retarde donc son recyclage. "Imposer d’incorporer davantage de matières premières issues du recyclage n’aurait pas de sens pour l’aluminium puisque le marché actuel des déchets d’aluminium ne permet pas de répondre à la demande. L’enjeu principal pour notre industrie n’est donc pas d’imposer l’incorporation de déchets d’aluminium mais de trouver ces derniers en quantité et qualité suffisante", explique Aluminium France.
Deuxième point abordé par l'organisation : les exportations de déchets d’aluminium échappant aux usines françaises de recyclage. Depuis 2011, le paiement en espèces des achats au détail est interdit en France, une mesure inexistante dans les pays limitrophes. "Cette situation génère des exportations illégales qui nuisent considérablement à l’industrie française du recyclage", indique Aluminium France. Pour y remédier, l'organisation souhaite que l’interdiction d’achat en espèces soit reprise à l’échelon européen, ce qui permettrait notamment de sécuriser les entreprises et les employés qui ne gèreraient plus d’argent liquide et de lutter contre le vol des métaux. Elle regrette que cette proposition ne soit pas reprise dans la FREC.
Enfin, toujours selon l'organisation, la consigne mérite d’être étudiée de façon approfondie avec l’ensemble des parties prenantes avant toute expérimentation : "Certains principes devraient guider les réflexions afin de ne pas remettre en cause un système déjà performant à plusieurs égards : traitement égalitaire entre les différents matériaux d’emballages, éviter un surcoût disproportionné du nouveau système, amélioration de la qualité du tri entre emballages...".