EcoTop : une troisième édition aussi réussie que les premières
Cette semaine avait lieu à Paris, la 3ème édition des EcoTop organisés à l’initiative d’Eric Guillon et de Bernard Hérodin, respectivement Président et Directeur général d’Eco-Emballages. Cette cérémonie conviviale récompense les démarches mises en oeuvre par trois PME et trois collectivités locales pour réduire, chacune à leur manière, l’impact des emballages sur l’environnement…
Créés par l’éco-organisme en charge de la mise en place des collectes sélectives des emballages ménagers, et placés sous les hauts patronages de Jean-Louis Borloo, Ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables et de Hervé Novelli, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’économie, chargé des Entreprises et du Commerce Extérieur, les EcoTop sont organisés en partenariat avec l’Association des Maires de France, traditionnellement représentée par son Président, Jacques Pélissard et en présence du sénateur Dominique Braye.
En trois ans, cette cérémonie s’est imposée comme un rendez-vous important dans le secteur de l’environnement. Il faut dire que ce concours a pour ambition de créer une passerelle entre les entreprises et les collectivités territoriales, pour prouver qu’il existe une communauté de responsabilité et de démarche afin de diminuer l’impact sur l’environnement des déchets générés par les emballages. Cette année encore, les capacités d’innovation pour permettre des avancées économiques et environnementales importantes et quantifiées, ont été mises à l’honneur, ce qui fait de l’édition 2007, un millésime réussi.
Les Trophées de l’éco-conception récompensent trois PME/PMI, engagées dans le développement d’une démarche de prévention et de conception de leurs emballages. En association avec l’ESIEC (Ecole Supérieure d’Ingénieurs en Emballage et Conditionnement) de Reims, l’éco-organisme permet aux PME/PMI adhérentes de bénéficier, durant 14 semaines, de l’expertise d’un ingénieur packaging pour optimiser leurs emballages.
Les lauréats sont ensuite choisis en fonction de critères comme la reproductibilité de la démarche, les performances de l’étude (recyclabilité des emballages, tonnage et nombre de camions économisés…), l’impact sur les coûts, l’amélioration des conditions de travail et la diminution de la pénibilité ou des risques pour les salariés, la créativité du projet, ainsi que la mise en œuvre effective des recommandations majeures à court et moyen termes…
Allia, entreprise spécialisée sur les marchés de la céramique sanitaire, baignoire, douche et du meuble de salle de bains, a initié un projet qui avait pour but d’étudier et de modifier les emballages des cabines de douches, en trouvant un compromis entre la protection de l’environnement, celle du produit, le coût et la santé des opérateurs. Sur ces bases, Amandine Authier, étudiante à l’ESIEC, a réalisé un outil d’aide à la décision, sous forme d’une grille d’évaluation, utilisable pour tous les autres services et adaptable à tous les emballages. A l’aide de cet outil, un emballage innovant et mono matériau en carton a été conçu. Avec à la clé un emballage mono matériau en carton, plus facilement recyclable, 10 tonnes de carton économisées par an et 6 camions en moins sur les routes (soit - 50 %).
Café Méo, bien connu des amateurs, spécialiste de la torréfaction et conditionneur du café commercialisé sous le même nom, est par ailleurs, une entreprise impliquée dans le commerce équitable. Le café est un produit exigeant, notamment en matière de conservation de ses arômes. Il requiert l’utilisation de matériaux complexes pour un conditionnement optimal. Amélie Phulpin, élève-ingénieur de l’ESIEC, a travaillé à l’allègement des emballages complexes par diminution de la couche de polyéthylène (PE). Après l’établissement d’une base de données sur les emballages existants, elle a étudié différentes pistes d’optimisation et de rationalisation, dont notamment l’allègement et la légère augmentation de la hauteur des caisses américaines afin d’améliorer leur remplissage, ainsi que la révision du plan de palettisation. Des résultats remarquables ont été obtenus puisque la marque affiche 11 tonnes de polyéthylène (PE) en moins, une diminution de 25 % du nombre de caisses américaines et 67 palettes de moins par an...
Savéol, coopérative agricole de fruits et légumes était elle aussi dans la compétition et a remporté un trophée. Les deux principaux axes du projet de Laurent Thauvin, élève-ingénieur de l’ESIEC, ont concerné l’allègement des barquettes de tomates en plastique et l’optimisation des cagettes en carton de transport et de présentation en linéaire. Particulièrement efficace, ce projet a permis de rationaliser l’offre proposée au consommateur par une diminution du nombre de références en linéaire. Bilan on ne peut plus satisfaisant puisque la coopérative utilise 256 tonnes de carton en moins, 3 tonnes plastique en moins tout en évitant à 42 camions d'être sur les routes.
- Les lauréats Ecotop 2007 -
Les Trophées de l’optimisation distinguent trois collectivités locales ayant mené avec succès une démarche d’amélioration de leur collecte sélective, dont la pertinence est mesurée à partir de performances techniques et économiques. Pour cette troisième édition, 10 collectivités ont été retenues, puis présentées au comité de sélection, sous la présidence du Sénateur Dominique Braye. Celui-ci s’est appuyé sur sept critères pour désigner les trois lauréats 2007 : la qualité de la collecte sélective, la performance (dans l’absolu et dans son évolution), la connaissance des coûts associés, la reproductibilité de la démarche, la politique de déploiement en habitat collectif, la communication vers les habitants et les critères généraux de bon fonctionnement du service.
Le Syndicat du Bois de l'Aumône dans le Puy de Dôme regroupe 129 communes et 143 500 personnes vivant le plus souvent en habitat dispersé. Il s’est engagé dans une démarche d’amélioration de la qualité de service, avec comme objectif affiché de maîtriser les coûts liés à la collecte des déchets. "Il fallait se retrousser les manches pour sauver le service public de la collecte des déchets" annoncent les responsables, "et ce qui fut dit, fut fait". Depuis 2004, les quantités collectées en porte à porte ont triplé, alors que le taux de refus est resté stable. Le service de collecte a été réorganisé et les fréquences réduites. Un logiciel d’optimisation des tournées a été développé pour permettre, notamment, de diminuer le nombre de camions nécessaires et le faire passer de 28 à 20, de collecter sur 4 jours au lieu de 5 et d’effectuer un passage en deux équipes. A la clé, le coût moyen de la TEOM a baissé de l'ordre de 10% pour chaque habitant et les tonnages ont baissé de 60 kg en moyenne par an et par habitant! Depuis 2006, l’accent a été mis sur une démarche de prévention.
Le SMICTOM de Coulommiers en Seine et Marne, qui rassemble 54 communes pour 70 000 habitants a choisi de travailler sur l’adaptation du mode de collecte des déchets aux différents types d’habitats : collecte robotisée à bras frontal et préhension latérale pour le pavillonnaire et les communes rurales, conteneurs enterrés pour le centre-ville, conteneurs semi-enterrés pour l’habitat collectif. L’opération a été accompagnée d’un programme de communication complet, comprenant notamment la réalisation d’un baromètre de satisfaction. Celui-ci a mis en évidence que les différents outils mis à disposition des habitants étaient très appréciés et constituaient un maillon essentiel du succès du changement de dispositif. Au final, une baisse des coûts « contenants + collecte » de 27% a été observée, avec une bonne surprise : la collecte sélective a augmenté en quantité ET en qualité!!!. Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, en 2007, pour la première fois, le TEOM aura baissé de 5 à 6% pour chacun, selon les communes concernées.
Angers Loire Métropole (49), communauté d’agglomération composée de 31 communes qui accueillent 261 146 habitants, pilote un programme pluriannuel d’optimisation du service de gestion des déchets depuis l’an 2000.
Dans un premier temps (2000 à 2005), cette opération prévoyait le remplacement de la collecte des emballages en apport volontaire par du porte à porte, en substitution d’une collecte d’ordures ménagères. Dans un second temps (de 2005 à 2009 suivant les secteurs), les fréquences de collectes des ordures ménagères ont été réduites. L’apport volontaire est maintenu dans les communes de moins de 5 000 habitants. Un projet spécifique est déployé pour l’habitat collectif, avec la mise en place de conteneurs enterrés dans le cadre d’un partage des responsabilités et des coûts entre les bailleurs et la collectivité. Le plan de communication associé comprend notamment une équipe d’ambassadeurs du tri, ainsi qu’une campagne de prévention intitulée « Moins de déchets, plus d’avenir ».
« Nous sommes tous dans le même bateau. Une « bonne » politique déchets se mène sur le long terme et ce, quelle que soit l’équipe municipale en place, conclut Dominique Braye. La continuité doit en effet toujours être de mise en la matière et il est impératif d’avoir des idées, de la conviction et du courage pour réussir »…