Ecrans à tubes cathodiques : des D3E à surveiller

Le 27/04/2011 à 15:33  

Ecrans à tubes cathodiques : des D3E à surveiller
écran à tube cathodique Une fois hors d’usage, certains D3E (ou DEEE) présentent au cours de leur traitement un risque chimique important pour la santé et l’environnement, et ce en raison des substances nocives qu’ils contiennent. C'est notamment le cas pour les écrans à tubes cathodiques usagés. Eco-systèmes a donc décidé de s’associer à l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) pour sensibiliser à leur risque chimique et les prévenir. Une plaquette de sensibilisation vient ainsi de voir le jour ; une brochure plus détaillée devrait suivre...

 Eco-systèmes et l’INRS se sont associés dès juin 2007 afin d’évaluer les risques liés à ces opérations de traitement des D3E et d’établir des préconisations à destination des professionnels de la filière pour leur garantir de bonnes conditions de travail. A l’occasion d’études menées sur le terrain, l’Institut a par exemple constaté que les différentes étapes de traitement des écrans à tubes cathodiques (incluant le démantèlement de l’appareil usagé, la découpe de la bande anti-implosion, le nettoyage du tube et la dépollution) sont à l’origine d’émissions de poussières et de composés toxiques qu’il convient de surveiller et de réduire :

  Les poussières peuvent entraîner des effets néfastes sur les voies respiratoires lorsqu'elles sont inhalées en trop grande quantité. Pour cette raison, des VLEP (Valeurs Limites d'Exposition Professionnelles) contraignantes ont été fixées à 10 mg/m3 pour la fraction inhalable et à 5 mg/m3 pour la fraction alvéolaire. Ces valeurs sont à respecter en moyenne sur une journée de 8 heures.

  Les poudres luminescentes permettant l'émission des couleurs et contiennent principalement des terres rares (yttrium, europium, erbium, cérium...) et des métaux (aluminium, baryum, plomb, cadmium, fer...). Le risque d'exposition à ces poudres est présent dès lors que le tube est ouvert ou cassé, celles-ci étant pulvérulentes, c'est-à-dire facilement mises en suspension dans l'air. Leur inhalation peut entrainer des pathologies respiratoires ; le foie peut également être un organe cible.

  Le plomb est présent dans le verre de cône, la fritte (zone de jonction entre le verre de dalle et le verre de cône), le col des tubes cathodiques, les soudures de cartes électroniques et les poudres luminescentes. Ce métal et ses composés peuvent pénétrer dans l'organisme par les voies digestive et respiratoire et entraîner des intoxications ; ils sont également dangereux pour l'environnement. Le plomb possède une VLEP 8h contraignante de 0,1 mg/m3.

  Le baryum est présent dans le verre de dalle des tubes cathodiques. Ce métal et ses composés peuvent entraîner des effets néfastes sur la santé par inhalation et ingestion. Ils se déposent dans les muscles, les poumons et surtout les os. En France, un VLEP 8h réglementaire indicative de 0,5 mg/m3 est fixée pour les composés solubles du baryum.

  "Il est à noter la présence possible d'autre métaux, notamment du cadmium (classé cancérigène) dans les poudres luminescentes et particulièrement les tubes cathodiques anciens (minitels, écrans)", précise l'INRS.

Les écrans à tubes cathodiques : Comment réduire le risque chimique C'est pourquoi un document contenant les informations permettant de sécuriser le traitement de ce type de déchets vient d’être publié. Il s’agit d’une plaquette de 6 pages, intitulée "Les écrans à tubes cathodiques : Comment réduire le risque chimique", qui identifie les différentes étapes du traitement, associe les situations de travail et leurs risques pour le salarié et propose des solutions pour les réduire (voir ici). Une brochure plus détaillée de 20 pages, "Les écrans à tubes cathodiques : Aide au repérage des risques", sera publiée au second semestre 2011. Objectif de ces documents : aider les entreprises concernées par ces opérations ainsi que les acteurs de la prévention des risques professionnels et prescripteurs à évaluer les risques professionnels liés à ces activités et à leur permettre d’intégrer cette préoccupation dans leur démarche de prévention.

 En parallèle, l'éco-organisme et l'Institut indiquent qu'ils coopèrent dans le cadre de l’évaluation des risques encourus lors du traitement des écrans plats (LCD et plasma) "afin de concevoir dès à présent les règles d’hygiène et de sécurité indispensables pour assurer leur recyclage dans de bonnes conditions de travail".