Elections européennes : et l'environnement dans tout ça ??
Les Français vont désigner ce 25 mai leurs représentants au Parlement européen. Gros souci : l'environnement, dimension essentielle du projet européen, semble dramatiquement absent du débat public. Pourtant, selon un sondage réalisé par l'Ifop du 16 au 21 avril derniers pour le WWF, le souhait d'une plus grande prise en charge de l'environnement par l'Europe est nettement majoritaire au sein de l'opinion publique française...
Si l'on prend en considération celles et ceux qui indiquent leur vote au 1er tour de la présidentielle de 2012, 94% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 92% des électeurs de François Hollande, 90% des électeurs de François Bayrou, 93% des électeurs de Nicolas Sarkozy et 87% des électeurs de Marine Le Pen déclarent souhaiter que l'Europe intervienne davantage ou autant qu'actuellement dans le domaine de la protection de l'environnement (faune, flore, eau, pollutions...). Hors partis écologistes, on ne peut donc que déplorer l'absence de la dimension environnementale dans les plates-formes électorales.
Autre enseignement : plus de 8 Français interrogés sur 10 souhaitent que la transition énergétique et la préservation de l'environnement soient une thématique essentielle (majeure ou importante) de l'élection européenne à venir. Dans ce domaine, la proximité politique est plus "discriminante" puisque seulement 14% de l'électorat de gauche (PS, Front de Gauche, EELV) voit dans ces thématiques des enjeux secondaires, alors que le résultat monte à 28% pour l'électorat de droite (UDI, UMP, FN).
Pour éclairer les électrices et électeurs, le WWF a évalué les votes des partis politiques et des euro-députés sortants sur 3 thématiques : Climat-Energie, Pêche, et Agriculture. Les résultats montrent une représentation parlementaire plus clivante que les attentes de l'opinion publique. Sans réelle surprise, le FN et l'UMP se caractérisent par des positions ouvertement anti-environnement, alors que le MPF montre un visage plus ouvert puisque son seul représentant Philippe de Villiers a exprimé 6 fois des positions pro-environnement sur 24 amendements.
Au final, seuls EELV et, dans une moindre mesure le MoDem sont en cohérence avec les attentes de leurs électeurs. A noter : au sein de chaque parti, certains parlementaires comme par exemple Rachida Dati, Jean-Luc Mélenchon, François Alfonsi, Pervenche Bérès ou Sophie Auconie se sont singularisés, en bien ou en mal, en votant en divergence avec la position officielle du parti.
Pour plus d'informations et télécharger les résultats de l'étude "La place de l’environnement dans la campagne des élections européennes", rendez-vous ici.