Emballages : le carton ondule…
Pour la deuxième année consécutive, l’année 2013 s’est donc achevée sur une contraction du volume de production de -0,7%. Ce mouvement baissier en volume, quasi stagnant en surface avec +0,1%, est inverse à celui relevé dans les pays limitrophes : Allemagne (+1%), Espagne (+2%), Royaume-Uni (+3%), Italie (+1%) et Belgique (+1%), qui bénéficient d’un début de reprise de l’activité économique.
En d’autres termes, si le marché d’Europe de l’Ouest a connu une légère amélioration au cours de l’année dernière, la France n’a pas pleinement profité de l’amélioration du contexte économique de 2013. Tel est le constat établi par Yves Herbaut, président de Copacel lors de la présentation annuelle du bilan papetier.
Selon Jean-Marie Paultes, vice président du COF, il y a une explication à ce résultat : les marchés finaux de cette filière n’ont globalement pas accepté les hausses, notamment celles des matières premières, « élément déterminant comptant pour plus de 50% du prix de revient ». « Le prix a connu une progression importante, alors que le produit fini n’a pas vu augmenter sa valeur, subissant la forte baisse de la production manufacturière et agro-alimentaire française, grands utilisateurs de carton ondulé ». Dans ce contexte économique particulièrement compliqué, les industriels du carton ondulé se disent, cette année encore, « pris en étau entre fournisseurs et clients ».
Dans ce contexte jugé extrèmement délicat par les professionnels, les cartonnages marquent une bonne résistance : leur production est de 1380 KT, soit une progression de 0,50% et leur CA à 2,77 Mds d’euros inscrit 1% de croissance.
Les papiers d’emballages souples marquent, tant au niveau de la production que de la consommation, un très net recul (respectivement de -4,4% et -5,7%), tandis que la production est en récession, avec le désavantage du taux de change de l’euro qui a peu profité de l’export.
La consommation des sacs industriels et commerciaux a poursuivi son recul (- 4,9%) après une année 2012 négative (voir aussi L'industrie papetière sort les mouchoirs).
Après un recul de - 7,1% en 2012, la production française de carton plat a connu une embellie en 2013, enregistrant une hausse de + 4,1% par rapport à 2012.
La production nationale de papiers pour ondulé a, quant à elle, augmenté en 2013 à + 3,4% (après un recul important en 2012 de - 3,4%), grâce à une demande en hausse en Europe, ainsi que du redémarrage de deux sites de production. Soutenu par ce bon niveau de la production, le volume des exportations de papiers pour ondulé a augmenté en 2013 (+1,6%), hausse pondérée par le retour sur le marché interne des producteurs français. Dans ce contexte, les importations étaient en baisse sur l’année 2013 (-9%).
Quant au carton ondulé, pour la deuxième année consécutive, l’année 2013 s’est terminée sur une contraction de 0,7% du volume de production.
En 2013, les ventes en volume de la filière des emballages papier/carton se sont élevées à 3,9 millions de tonnes et ont représenté un chiffre d'affaires de 1,85 milliard d'euros. Les ventes en volume (consolidées) du secteur de la Transformation ont été de 5,1 millions de tonnes et le chiffre d'affaires (consolidé) de 6,3 milliards d'euros.
Bref : le chiffre d’affaires global de ce secteur d’activité papetier affiche une baisse de 3% sur l’année. La profession reste particulièrement inquiète quant à l’évolution des « coûts des matières premières et des charges d’exploitation mettant une forte pression sur l’équilibre fragile de la structure des prix / coût de l’industrie ». Cela dit, la demande des secteurs utilisateurs est attendue en légère hausse cette année, faisant espérer une réorientation à la hausse de la production pour 2014 : les perspectives d’évolution pour les secteurs finaux sont favorables en effet, à l’agro-alimentaire avec +0,3%, mais surtout à la pharmacie avec +2%. Quant à celles du secteur de la chimie et des engrais, elles restent bien orientées (avec une tendance à la hausse estimée à 2% pour les engrais). En revanche, les perspectives côté équipements électriques et bâtiment sont on ne peut plus morose et donc perçues négativement par les spécialistes.