Emplois aidés : ils concernent aussi, la collecte et le tri des déchets
Réservés en priorité aux chômeurs de longue ou très longue durée et aux jeunes, les emplois aidés permettent à l'employeur de bénéficier d'aides, sous formes de subventions à l'embauche, d'exonérations de certaines cotisations sociales et d'aides à la formation. Beaucoup d'associations, de collectivités territoriales et d'entreprises publiques y ont recours.
Aussi, qu'il s'agisse des dispositifs CAE (contrat d'accompagnement dans l'emploi), de contrats d'initiative emploi, de contrats d'insertion par l'activité économique ou de contrat d'avenir, l'annonce du gouvernement (les contrats aidés passeraient de 459 000 à 310 000, soit une diminution record de 149 000 contrats), interpelle tout autant qu'elle inquiète sur le terrain : « dans le cas du Simer, nous avons 25 emplois aidés dont 22 au service de gestion des déchets, parmi lesquels dix travaillent à la chaîne de tri et sept à la collecte », expose Yves Bouloux, le président du syndicat, et maire de Montmorillon.
Dans ce contexte, on comprendra que le sujet soit brûlant, l'élu ne cachant pas que si l'on peut comprendre le choix d'un point de vue strictement politique, du fait que ces emplois aidés coutent en effet à l'Etat, on est simultanément confronté au résultat sans appel d'un rapide calcul : en qualité de président d'un organe qui emploie du personnel en utilisant ce régime, force est de constater que l'économie pour la collectivité est substantielle : « ainsi, en 2016, le recours aux emplois aidés a généré pour le Simer une économie de 247.000€. En d'autres termes, c'est le montant qui n'est pas à répercuter sur le compte des contribuables locaux acquittant la redevance à l'enlèvement des ordures ménagères ».
S'il est clair que la grande majorité des collectivités fait le maximum pour réduire les coûts dans de nombreux domaines, il est tout aussi évident que la collecte, le tri et le traitement des déchets constitue un secteur d'activité nécessitant la collaboration d'une main d'oeuvre importante. Au demeurant, tous les opérateurs, y compris privés, ont recours à ces emplois aidés, ce qui permet d'offrir du travail à des personnes peu qualifiées qui souhaitent travailler. « Pour autant, qualification ou pas, il faut du courage pour travailler à la chaîne de tri des déchets. C'est un métier difficile », poursuit l'élu, qui ne manque pas de rappeler d'ailleurs, qu'il fut un temps, où le recours permanent aux emplois aidés a été encouragé par l'État, un choix politique qui valait encore il y a peu de temps...
C'est si vrai, que « certaines années, des sous-préfets nous ont incités à "faire" des emplois aidés car il y avait des budgets et que le gouvernement d'alors voulait faire baisser les chiffres du chômage. On nous a poussés à profiter de l'effet d'aubaine », dénonce le président du syndicat, qui ignore s'il y aura renouvellement ou pas, des contrats aidés gérés par le Simer, dont certains arrivent à échéance dans quelques semaines, à peine...