L’Ademe vient de publier un état des lieux du marché, des emplois et des coûts liés aux réseaux de chaleur et froid. Il s’agit d’un secteur d’avenir pour répondre aux objectifs de développement des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). Si la France est en avance sur les autres pays en matière de pourcentage EnR&R dans les réseaux, elle doit toutefois amplifier les efforts pour accélérer leur développement...
Point de rencontre des politiques territoriales en matière d'énergie-climat et d'urbanisme, les réseaux de chaleur et de froid sont des vecteurs d'énergie renouvelables locales car ils permettent de valoriser des ressources variées telles que la chaleur fatale, l'énergie du sol et du sous-sol avec la géothermie, les ressources forestières locales gérées durablement, la chaleur cogénérée par des unités de méthanisation territoriales ou encore l'énergie du soleil avec le solaire thermique.
En 2017, la France compte 5.397 km de réseaux de chaleur et plus de la moitié (56%) de l’énergie distribuée est d’origine renouvelable. Cette proportion élevée d’EnR&R est une spécificité française qui s’est développée grâce à la mise en place de politiques publiques ambitieuses. Ainsi, alors que la moyenne est de 27% dans l’Union Européenne et de 9% dans le monde, la France fait figure de pionnière dans ce domaine.
Les réseaux de chaleur jouent un rôle essentiel pour le développement local d’EnR et les acteurs locaux peuvent se tourner vers un régime d’aides efficace via le Fonds Chaleur. Ainsi, la mise en place de politiques publiques fortes a permis rapidement une forte augmentation du recours aux EnR&R dans les réseaux de chaleur (27% en 2005, 40% en 2013, 56% aujourd’hui). Pour autant, le pourcentage des foyers chauffés par des réseaux de chaleur n’est que de 6 à 7% en France, contre 13% en Allemagne et 50% au Danemark. La marge de progression est donc encore importante, même si l’évolution récente est spectaculaire : on est passé de 3.450 km de réseaux en 2009 à 5.397 km en 2017 (source : Fedene).