Envie 2E Nord ferait bientôt dans la particule…
Aujourd'hui, Envie 2E, entreprise de l'économie sociale et solidaire emploie 216 salariés dont près de la moitié en insertion ; l'an passé, elle a engrangé plus de 10 millions d'euros de chiffre d'affaires. Nul doute qu'elle s'est faite remarquer parce que ses dirigeants ont généralement su anticiper. De fait, si elle n'avait pas anticipé la directive européenne de 2006 qui a imposé le recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques, Envie 2E Nord n'aurait sans doute pas réussi à s'imposer ; ce marché est en effet largement dominé par des poids lourds tels que Sita ou Veolia Propreté. Une anticipation qui lui a valu d'être la première société à se doter, dès 2008, d'une ligne de déconstruction et de broyage de réfrigérateurs et de congélateurs.
Il est évident que pour conserver une longueur d'avance, il ne faut pas mégoter : énergie des équipes et innovations techniques sont les ingrédients d'une belle réussite. C'est ainsi que des domaines comme celui du recyclage des écrans plats pose problème ou encore des meubles, pose problème à bien des entités; Envie 2E Nord considère ces "problèmes" comme des opportunités : R&D, telle est la secret story. Ainsi, pendant deux ans, de 2010 à 2012, l'entreprise a travaillé en étroite collaboration avec Arc International et des laboratoires de la région Nord. Aujourd'hui, elle est à même de construire une ligne pilote de démantèlement et de valorisation de ces écrans. Génial, n'est-il pas? Pour faire simple, la solution mise au point (évidemment brevetée) assure la séparation de la dalle, ce qui permet en conséquence de récupérer l'indium, de même que les cristaux liquides. « Nous recherchons de nouvelles technologies et voies de valorisation. Mais contrairement à nos concurrents qui n'ont pas cette exigence, nous veillons à limiter la mécanisation au profit des opérations manuelles, afin de garantir un maximum d'emplois tout en ayant un modèle économique viable », a récemment indiqué Antoine Bucher, directeur de la communication et du développement d'Envie 2E.
A ces activités, on doit ajouter un changement de cap, pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier d’une part, mais afin de diversifier aussi, les métiers exercés par équipes, et ainsi prendre pieds dans d’autres secteurs du recyclage. Aussi, depuis une année environ, Envie étudie de près la possibilité de ne pas pratiquer la politique da la chaise vide dans le nouveau métier, officialisé par la création de deux éco-organismes dédiés, à savoir le recyclage des panneaux de particules provenant de meubles usagés ; « il faudra néanmoins attendre la fin de nos travaux de recherche afin de valider le lancement effectif d’une filière de valorisation des panneaux de particules », a néanmoins indiqué Antoine Boucher.
Là encore, l’entreprise opère en partenariat avec des entreprises et labo locaux et ce via un projet de recherche, lequel est financé par le Fonds unique interministériel (2 millions d'euros). D’ores et déjà, Valdelia (éco-organisme mis sur pied par des fabricants de mobilier professionnel) a joué carte sur table : Sita et Envie sont en effet retenus en qualité de collecteur et recycleur sur la région Nord-Pas-de-Calais.