Environnement : la filière porcine ne fait pas sa tête de cochon
La France est le troisième pays producteur de viande de porc au sein de l’UE avec 18 000 exploitations agricoles, plus de 250 abattoirs et ateliers de découpe, plus de 800 ateliers de fabrication de produits de charcuteries, soit 35 377 emplois directs.La filière est régulièrement mise à mal, notamment pour des raisons environnementales. Pour y faire face, elle s’est dotée d’une structure dans le but de prendre le taureau par les cornes et améliorer sensiblement son respect de l’environnement …
Avec plus de 2 millions de tonnes de viande produite (soit 25 millions de procs charcutiers), la filière française présente un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros.
La viande de porc, première viande consommée en France…
La consommation moyenne de viande de porc des Français s’élève à 37 kg part an (contre 43 kg/an/hab. en moyenne au sein de l’UE) dont 70% sont consommés sous forme de charcuterie, le reste sous forme de viande fraîche.
La filière est régulièrement mise à mal, notamment pour des raisons environnementales… Depuis plus de deux ans, les professionnels de la filière ont créé une « Interprofession nationale Porcine » (Inaporc) dans le but de mener des actions collectives y compris dans le domaine de l’environnement.
Maîtriser les risques de pollution des eaux est une préoccupation essentielle des éleveurs. Respecter les normes de stockage et les bonnes pratiques sont aujourd’hui des priorités. Les éleveurs savent que la pérennité de leur activité passe par le respect de l’environnement. Et ils s'y collent avant que d'aucuns grognent!
Les bonnes pratiques
L’épandage et gestion du lisier
Le lisier est un excellent fertilisant qui peut se substituer aux engrais chimiques. La production de lisier concerne la grande majorité des 18 000 élevages recensés en France.
Son utilisation comme fertilisant doit être raisonnée à l'échelle de chaque parcelle cultivée, en recherchant l'équilibre entre les besoins de la culture et les apports cumulés du sol et des engrais. Dans de nombreuses régions, le lisier se révèle un engrais de ferme recherché par les cultivateurs. La production porcine française génère 20 millions de m3 de lisier et 2 millions de tonnes de fumier. L’éleveur exploite aujourd’hui la valeur fertilisante des déjections pour les besoins des cultures, tout en préservant l’environnement. D’une part, le cahier d’épandage (réglementaires) permet de dresser un historique précis de la situation comme des quantités épandues ; de l’autre, le plan de fumure prévisionnel permet d’équilibrer la complémentarité entre les engrais minéraux et organiques. L’éleveur vérifie la valeur fertilisante des effluents en mesurant leur composition en azoté, phosphore et potasse. Lors de l’épandage, il emploie des techniques adaptées pour une utilisation optimale des effluents par les plantes : par exemple, un enfouissement direct du lisier.
Le respect du voisinage
Pomme de discorde depuis des lustres les éleveurs de porcs ont choisi de ne pas faire la tête de cochon mais de prendre le taureau par les cornes.
Les éleveurs sont de plus en plus sensibles à l’intégration harmonieuse des bâtiments, afin d’atténuer l’impact visuel de l’exploitation dans le paysage. Les campagnes d’épandage sont également programmées afin de limiter les nuisances aux riverains. Pollution olfactive oblige…
La réglementation française est plus exigeante que celle de l’UE
Des arrêtés, 1992 et 1999, fixent les règles à respecter concernant l’environnement. La loi prévoit des distances minimales pour implanter les bâtiments et pratiquer des épandages vis-à-vis des tiers et des points d’eau (sources, ruisseaux, rivières) ; des règles d’aménagement et de fonctionnement des bâtiments et ouvrages de stockage ; ainsi qu’un règlement très strict concernant le déroulement de l’épandage, en particulier pour les élevages situés en zones vulnérables.
La Bretagne gagne ses galons
L’apport d’azote de l’élevage porcin breton ne représente que 17% de l’apport total d’azote. Afin de gérer au mieux ses excédents, la Bretagne a développé des voies de traitement du lisier telles les stations de traitement ; 266 sont en fonctionnement grâce à l’engagement d’environ 320 éleveurs. Ces stations viennent en complément des autres voies de traitement des lisiers déjà mises en œuvre par les éleveurs.
(source : Union des Groupements de Producteurs de Bretagne)