Environnement : l'Afsset va-t-elle disparaître ?
L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, dont la directrice générale Michèle Froment-Védrine craint la disparition, a défendu ce mercredi sa survie en présentant à la presse un rapport d'activités riche de projets. Mais cela suffira-t-il à sauver l'Afsset qui, dans le cadre du projet de réforme des agences sanitaires, pourrait être "avalée" par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) ?...
Dans son bilan, Mme Froment-Védrine a noté que son organisme a connu l'an passé "un développement important de son activité, lié notamment à ses nouvelles prérogatives dans le domaine de la santé au travail" : fixation des valeurs limites d'exposition professionnelle, remplacement des agents chimiques CMR (cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques) par des substances neutres, prévention des pathologies professionnelles... En matière de santé environnementale, un sujet "de plus en plus important", l'Afsset travaille sur l'impact des éoliennes, la téléphonie mobile, les nanomatériaux, les fibres minérales artificielles, la qualité de l'air dans les parkings...
Elle est devenue aussi coordinatrice des expertises pour l'application de la directive européenne Reach, qui impose aux industriels de prouver l'absence de danger de leurs produits chimiques avant mise sur le marché. En outre, la directrice générale a insisté sur l'important travail de coordination menée par l'Afsset en tant que tête d'un réseau d'organismes compétents en matière d'expertise, de recherche et de prévention en santé/environnement ou santé/travail.
Interrogée sur la possibilité d'une réforme des agences sanitaires, au nom de la révision des politiques publiques décidée par le gouvernement, Mme Froment-Védrine a estimé "complètement légitime" que le gouvernement se pose des questions sur le périmètre des établissements publics. Mais, toujours selon elle, il faut envisager les conséquences à venir d'un tel changement : "il faudra bien que quelqu'un assume les missions de coordination qu'assume l'Afsset".
La réforme des agences sanitaires pourrait se faire sur la base du rapport de 2006 de Jean-François Girard, ex-directeur général de la santé, qui suggérait une "remise à plat du système", avec la création de 3 organismes chargés respectivement de la "surveillance du vivant", de la sécurité sanitaire des produits consommés et des "milieux", en lieu et place des 7 structures actuelles : 3 agences, dont l'Afsset, et 4 instituts.
source : AFP