EPA : YEAH !!!
La planète le savait : Obama allait marquer de son empreinte son passage à la Maison blanche. Et bien il commence son action en musclant considérablement le budget de la puissante EPA, l'Environmental Protection Agency ou Agence pour l’Environnement américaine qui voit les sommes qui lui sont allouées enregistrer une progression historique…
L'EPA retrouve ses moyens d'actions... et bien plus encore...
Apres son discours remarque devant les 2 chambres du congres, le Président a présente le 26 février son projet de budget pour l'année 2010. Il s'agit de son premier budget en année pleine, celui de 2009 ayant été gelé par le congrès a niveau constant jusqu'au 6 mars. Par conséquent, ce budget est attentivement scrute par tous les observateurs car il reflète les premières orientations durables pour la suite du mandat présidentiel. Les grandes lignes de la politique annoncée aux sénateurs et aux représentants par Barack Obama sont esquissées dans un document de 142 pages, ou figurent en bonne place les dépenses pour le financement d'un nouveau modèle énergétique, sobre en rejets et riche en emplois.
Parmi les mieux lotis se trouve notamment (EPA) avec un montant de 10,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 34% par rapport à l'année 2008. Il s'agit de la plus forte augmentation qu'ait connu l'agence depuis sa création il y a 39 ans. Cette annonce arrive peu après le vote définitif du plan de relance ("stimulus package") s'élevant à 787 milliards de dollars, dont 7.22 milliards alloués à des projets et programmes de protection de la santé humaine et de l'environnement gérés par l'EPA. Si l'on additionne les deux montants, il s'agit d'un quasi-doublement des moyens d'intervention d'une agence qui a longtemps été bridée (et sous-financée) par l'administration Bush.
Les éléments clés de ce budget pour ce qui concerne l'EPA sont affectés à l'eau (infrastructures et restauration des réserves), à la régulation des gaz à effet de serre (GES) et au traitement des sols pollués. 3.9 milliards de dollars sont en effet dédiés à l'eau, pour 1000 projets de traitement des eaux usées et 700 projets d'adduction d'eau potable. Les fonds sont affectés essentiellement à des prêts bonifiés et abondés par les états fédérés, et sont destinés à l'amélioration ou au remplacement des infrastructures. Une initiative majeure pour la protection des grands lacs (lacs Supérieur, Michigan, Erié, Huron, etc.), qui forment la plus grande réserve d'eau douce au monde, se voit allouer 475 millions de dollars. Les chantiers sont nombreux, comme le contrôle des espèces invasives, les pollutions diffuses, la pollution benthique et la restauration des habitats écologiques.
L'inventaire des GES figure au palmarès avec 19 millions de dollars d'augmentation. Cet inventaire est en effet indispensable afin de fournir les données critiques d'une future législation "climat". Enfin, 1 milliard de dollars devraient être collectés annuellement par la réinitialisation de la taxe destinée au fameux Superfund. Ce fonds permettra à nouveau de financer la dépollution des 1255 sites figurant encore sur la liste prioritaire de l'EPA.
Lisa Jackson, la nouvelle administratrice de l'agence, s'est montrée très satisfaite de ces nouveaux financements. "Nous n'avons plus à choisir entre une économie forte et un environnement sain. Il est clair que l'EPA est à nouveau au travail" a-t-elle déclarée dans un communiqué. Après la visite le 26 février de Michelle Obama, au cours de laquelle la première dame a réaffirmé l'importance que le Président accordait aux missions de l'agence, le moral des troupes est au plus haut.
Mais tant dans les rangs des démocrates que dans les rangs de l'opposition, des voix s'élèvent contre la politique ambitieuse du Président. Certains estiment que le prix à payer est trop élevé (un déficit frisant les 1.750 milliards de dollars), d'autres que les recettes prévues au titre des ventes de permis d'émission (USD 645 milliards sur 10 ans à partir de 2012) sont trop optimistes à l'heure où les cours de la tonne de CO2 s'effondrent en Europe. Il reste donc de longues négociations en perspective au Congrès avant de pouvoir parier sur l'envergure définitive de l'action gouvernementale, notamment en matière d'environnement.